Poursuivi pour une arnaque dite à la zaïroise, Abdoulaye Kone, alias Bloko Le Pitchitchi, vient d’être condamné à quatre ans de prison ferme, dont douze mois avec sursis par le tribunal correctionnel de Rouen. Cet Ivoirien de 34 ans a escroqué, en quelques mois, cinq banques de Seine-Maritime entre le 1er novembre 2013 et le 24 mars 2014 (lire notre édition du 4 avril 2014).
Abdoulaye Kone était le commanditaire et Sofiane Kebbous, 23 ans, également poursuivi et condamné à 18 mois de prison avec sursis, était sa « mule ». Sofiane, domicilié à Déville-lès-Rouen, s’occupait, sous de fausses identités, d’ouvrir des comptes dans différentes banques situées dans l’agglomération rouennaise. Il remettait ensuite les moyens de paiement obtenus, chéquiers et cartes bancaires, à Bloko Le Pitchitchi, qui les utilisait pour des achats divers. Les deux hommes se faisaient envoyer ces moyens de paiements en poste restante. Le montant de l’escroquerie est évalué à près de 300 000 €. À chaque ouverture de compte, Sofiane recevait une rétribution de 1 000 € par Bloko Le Pitchitchi. L’ouverture de ces faux comptes a permis aux deux hommes d’émettre des chèques en bois, dont le montant est estimé à 173 000 €, d’encaisser des chèques volés et de vendre certains chéquiers à Paris. Avec les cartes bancaires, ils ont retiré 25 000 €. Dans chaque commune, à Barentin, Dieppe, Canteleu, Montville, les deux escrocs ont ouvert en moyenne trois comptes bancaires à La Poste, La Caisse d’Épargne, au Crédit Lyonnais et à la BNP Paribas. Abdoulaye Kone envoyait ensuite l’argent en Côte-d’Ivoire, son pays d’origine ou s’en servait pour s’acheter en autres « des vêtements de marque », précise le président du tribunal. Bloko Le Pitchitchi qui a déjà été condamné pour des escroqueries, a un autre « correspondant » non identifié à Béziers (Hérault).
Cette arnaque lui rapportait entre 2 500 et 3 000 € par mois. « J’achetais tout ce dont j’avais besoin pour ouvrir ces comptes dans le quartier du Château d’Eau à Paris, explique Abdoulaye Kone, qui à l’audience reconnaît les faits. Là-bas, on y trouve tout ». Il a pu s’y procurer des cartes d’identités volées ou perdues, de faux chèques, de faux justificatifs de domicile. « J’essayais d’obtenir des cartes d’identités dont les photos ressemblaient le plus possible à Sofiane », précise le principal prévenu…
Paris Normandie, merci à Julia