Le Qatar a retiré son équipe féminine de basket des Jeux asiatiques, mercredi à Incheon, car la moitié de ses joueuses recouvraient leur tête d’un voile islamique, formellement interdit par la Fédération internationale de basket (FIBA). Un responsable qatari a expliqué que la FIBA interdit le port de voile pour des raisons de sécurité, ce qui contredit, selon lui, le principe olympique de diversité. « Ce qui s’est passé aujourd’hui va à l’encontre des objectifs du Comité international olympique qui tendent vers l’inclusion des pays de différentes cultures et aussi contre le slogan des Jeux asiatiques d’Incheon clamant ‘La diversité brille ici’ », a tonné Ahlam Al Mana, la chef de la commission du sport féminin dans son pays. […]
Le sport tel qu’il est pratiqué est plus un sport avec des valeurs séculaires, occidentales. Il est le produit de l’histoire de la pratique sportive en Occident, ce qui produit parfois un conflit de valeurs. […]
Des négociations ont été menées entre le CIO, les fédérations internationales sportives et les comités nationaux olympiques. Plusieurs fédérations, dont la puissante FIFA, ont accepté de lever l’interdiction. La Fédération de basket (FIBA) ne s’est, en revanche, pas prononcée. Les Qataris savaient cela et ils voulaient certainement pousser cette fédération à se prendre position. Preuve que les choses avancent, lors de ces Jeux asiatiques, les haltérophiles iraniennes ont porté le voile et ont même remporté des médailles. L’équipe féminine de Jordanie de football participe également au tournoi avec des joueuses voilées. […] […] Il y a plus de possibilités pour les femmes non voilées que pour les femmes voilées de pratiquer du sport. Celles qui veulent porter le voile et pratiquer le sport de haut niveau se sentent discriminées plus que les autres. D’un côté, on milite pour une augmentation de la participation de la femme et de l’autre, des crispations continuent d’exister sur le port du voile libre. Cela représente une certaine contradiction. […]