Elles sont déjà des dizaines en Europe à être parties en Syrie, prêtes à mourir pour le Califat !
Le téléphone de Séverine vibre, l’écran affiche l’indicatif +1111. C’est sa fille Sarah : « Je me suis mariée avec Farid, un combattant tunisien de 25 ans. Je n’ai pas besoin de l’autorisation de papa, ce n’est plus mon tuteur, c’est un mauvais musulman, un mécréant. »
Depuis ce jour de mars 2014, Séverine et son mari, Kamel, n’ont plus entendu la voix de leur aînée. L’adolescente a décidé de quitter la France, son pays de naissance, sa petite ville du Minervois, sa famille, ses amis… (…) Elle raconte la torture d’une mère qui, impuissante, a assisté à l’endoctrinement de sa fille. Les cinq enfants Mehenni mènent une existence tranquille dans un pavillon, auprès d’un père musulman originaire de Sétif, en Algérie, et d’une mère athée, née en France. A la maison, personne ne prie et Kamel respecte simplement le jeûne du ramadan.
« Les équipes pédagogiques l’en ont dissuadée, son niveau était trop juste », regrette Séverine.
Dans un lycée de Carcassonne, une élève prend Sarah sous son aile. Fatiah est plus âgée, elle lui enseigne les rites musulmans quotidiens et la persuade de se convertir. Chaque vendredi, Kamel parcourt 60 kilomètres pour que sa fille puisse rejoindre Fatiah à la mosquée de Carcassonne. (…)
Pour Dounia Bouzar, anthropologue et spécialiste de la radicalisation en France*, « nous sommes face à un viol psychique et un endoctrinement de type dérive sectaire ». Cette musulmane de 50 ans s’occupe de 125 familles, dont 110 sont là pour leurs filles disparues ou sur le point de partir (…)
La France n’est pas le seul pays concerné. Ailleurs en Europe, des gamines à peine sorties de l’enfance passent de la cour d’école aux salles de prières, délaissent leur tenue de ballerine ou de patineuse pour se couvrir de noir. (…)