Après l’Ecosse, la Catalogne, le Pays Basque, l’est de l’Ukraine, voire la Flandre, c’est au tour des Etats américains d’envisager l’indépendance. Près de 150 ans après la guerre de Sécession, 24% des Américains verraient bien leur Etat se retirer de la bannière étoilée. Obama est montré du doigt.
C’est ce que révèle un sondage Reuters/Ipsos réalisé entre le 23 août et le 16 septembre auprès de 9000 personnes. Seuls 53% des Américains sondés se sont déclarés farouchement opposés à toute scission des USA. Il ressort du même sondage que les Etats les plus ouverts à la soustraction de leur étoile du drapeau fédéral sont plutôt républicains et situés dans les Etats ruraux de la zone sud-ouest. Au contraire des Etats démocrates et situés dans le nord-est.
Mouvement antipolitique
Parmi les raisons invoquées figurent le comportement du Président Barack Obama, que ce soit en matière de politique de santé (Obamacare) ou de politique extérieure (la montée des mouvements musulmans extrémistes). S’y ajoute le sentiment que Washington ne parvient plus à gérer le pays.
Le professeur Mordecai Lee, de l’University de Wisconsin (Milwaukee), spécialistes des mouvements sécessionniste aux USA constate un regain de cette mouvance depuis l’arrivée de Barack Obama au pouvoir. Près de 30% des républicains se disent ouverts à l’indépendance de leur Etat, contre 21% pour les démocrates. L’Etat le moins candidat est la Nouvelle Angleterre (17,4%) et le plus volontaire est la région du sud-ouest incluant le Texas connu pour son grand chauvinisme. 34% des personnes sondées de cette zone appellent la sécession de leurs vœux.
Cette dévalorisation du sentiment unioniste serait largement liée à la perte de confiance des citoyens dans le gouvernement fédéral, quel que soit le parti au pouvoir. Déjà en 2009, cette tendance avait été signalée alors que les Américains ne désiraient plus financer la guerre des Etats-Unis partout dans le monde.
Rappelons -en simplifiant un peu- que la guerre de Sécession avait opposé durant 4 ans (1861-1865) les Etats du Nord industriels et abolitionnistes aux Etats du Sud, agricoles et esclavagistes. 620 000 soldats furent tués en 4 ans, représentant 2% de la population de l’époque. L’on recensa autant de blessés. A l’époque, le continent nord-américain comptait 4 millions d’esclaves, soit 8% de la population du jeune continent.