[extrait] Entretien avec Catherine de Wenden, spécialiste des migrations internationales pour le CNRS.
(…) Pensez-vous qu’à l’avenir, compte tenu des différentes crises mondiales, le nombre de migrants augmentera ?
“Il augmentera sûrement. Ce qui ne signifie pas qu’il y aura invasion, il ne faut pas oublier que seulement 3% de la population mondiale est en situation de migration. Cependant, tous ceux qui ont les moyens d’économiser pour payer des passeurs ou pour obtenir un visa le feront.
Au Maroc, par exemple, 60% des jeunes ont envie de partir. En Algérie, ce chiffre doit frôler les 80%. Sans compter des pays comme la République Démocratique du Congo, la Somalie, la Syrie.
Tous ceux qui ont la possibilité de partir le font car il y a une aspiration profonde à la mobilité™ liée à des crises politiques très graves, au sentiment qu’il n’y a pas d’espoir chez soi. L’option migratoire est très fréquente chez les jeunes et d’ailleurs, la plupart des victimes ont entre 18 et 30 ans.”