Malgré la pression policière, s’approvisionner en drogue et la revendre ne tient pas réellement du casse-tête. Là où la vraie partie d’échecs démarre, c’est pour blanchir cette manne de billets encaissés à grands coups de deals dont certains chiffres d’affaires, on le sait, peuvent atteindre 50 000 euros par jour dans les cités marseillaises. D’autant que, depuis quelques années, les forces de l’ordre visent le portefeuille des bandits en saisissant tous leurs biens mal acquis.
Alors que faire de cet argent sale ? Sous l’oreiller ? La première perquisition venue, ils seront saisis. Sur un compte bancaire ? Au-delà de 3 000 euros en liquide, le banquier fera une syncope. Certains malfaiteurs, les plus sages, misent alors sur l’investissement immobilier, en France ou à l’étranger, ou bien injectent cet argent sale dans des fonds de commerce. ..
Quoi qu’il en soit, tout l’enjeu est de trouver une “lessiveuse”. Ces derniers jours, c’est une famille qui a lavé plus blanc que blanc pendant deux ans qui est tombée à la suite d’une enquête de plusieurs mois du groupe d’intervention régional Paca et de la division économique et financière de la PJ de Marseille, après une commission rogatoire délivrée en juillet dernier par le juge Rivet pour des faits de blanchiment, non-justification de ressources et travail dissimulé.
Yanis B., 19 ans, ses deux soeurs Feriel, 20 ans et Sarah, ainsi que leur père Abdelkader, 53 ans, dirigeaient le garage de location de voitures de luxe Massilia Motors, situé à Miramas. Les enquêteurs ont rapidement constaté que de nombreux malfaiteurs issus des cités marseillaises utilisaient de façon intensive leurs services.
Selon nos informations, la famille a été, en auditions, dans l’incapacité de justifier comment elle avait pu acquérir une dizaine de voitures de luxe – Ferrari 458 Spider, Ferrari California, Porsche Cayenne, Porsche Panamera, Mercedes Classe C, Lamborghini Gallardo notamment – découvertes dans son garage. Le tout pour un montant estimé entre 800 000 et 1 million d’euros….