Au terme d’une journée où elle n’a cessé d’être importunée par les hommes grossiers dans la rue, Jeanne décide de « commettre » un acte symbolique.
Le réflexe de passer la main dans sa chevelure demeure chez Jeanne*, 17 ans, dont le fleuve châtain, hier atteignant la région des épaules, est très récemment tombé dans un accès de colère adolescente que la lycéenne n’a pu contenir. L’a-t-elle seulement voulu ?
Ce fut la journée de trop, décrit-elle, après avoir été trop, et surtout trop mal, « abordée par des mecs dans la rue. Au moins quatre fois, entre mon lycée et la rue des Carmes ». Précisons que, ce jour-là, un type l’ayant accostée, sans délicatesse aucune, lui vola aussi son portefeuille. C’est alors « qu’en rentrant chez moi, après être allée au commissariat, et après avoir eu aussi des problèmes en allant et en revenant du sport, je décide de m’enfermer dans la salle de bain, et de me raser la tête à la tondeuse »….
Une réaction de spontanéité, sans calcul, pour dire au monde, non pas de ne plus la regarder, mais de la regarder autrement. Et de s’adresser à elle autrement que par des « tu m’files ton 06 », ou « vas-y, tu t’appelles comment ? »…, pour rester dans la politesse. « Et ne pas répondre, c’est prendre le risque d’être insultée. J’avais les larmes aux yeux en me rasant, je me disais : qu’est-ce qu’on va penser de moi au lycée ? » Mais elle s’exécute pourtant, sa mère, derrière la porte, l’exhortant d’être au-dessus de tout ça.
En vain. Jeanne, soumise, et elle en convient, « comme la plupart des filles de ma génération » à cette forme contemporaine de harcèlement, a besoin d’un symbole fort. Il passera par la chevelure. L’épicentre, pense-t-elle alors, de sa féminité.
Merci à marie salers
———— Rappels ————–
[A] Une journaliste, Sofie Peteers, a filmé ses déplacements dans les rues et les transports parisiens. Elle a enregistré des agressions verbales et sexuelles. “Les hommes qui m’abordaient étaient surtout jeunes, majoritairement d’origine étrangère” Relire + revoir les vidéos
[B] Un problème du mâle nord-africain vis-à-vis des femmes : «une certaine population croit qu’on peut se comporter avec les femmes comme si elles étaient des femelles corvéables» Relire + réécouter
[C] Femmes injuriées dans les rues de Bruxelles : “Dans 95% des cas, ce sont des Maghrébins”. Relire + revoir les vidéos
[D] “Il serait raciste, en France, d’observer que, dans les cités à forte concentration immigrée, la condition des femmes a tendance à régresser”. Blog Robert Ménard
[E] “Les Bruxelloises sont injuriées dans 95% des cas par des Maghrébins” Relire
[F] Drague de rue : “Il me crache dessus, il m’a traitée de sale pute, je lui ai demandé de répéter : il a dit « sale pute raciste ». Le chantage au racisme, c’est la millième fois que ça m’arrive. GQ magazine