Par Xavier Raufer
(…) les chiffres de la délinquance en France font l’objet de nombreuses polémiques. Récemment, Libération et Le Figaro sont sur la même ligne, au moins dans le domaine de la sécurité. Le 13 mai dernier, Libé brocarde ainsi, comme d’usage, “la prétendue montée de l’insécurité” ; plus étrangement Le Figaro multiplie ces temps-ci les titres-Bisounours genre : “Les cambriolages en résidence principale amorcent une baisse“… “Les braquages de banques en chute libre” ; or c’est faux, les soi-disant “baisses” tenant à un classique déplacement opportuniste de bandits délaissant les domiciles pour piller les résidences secondaires ; et les banques, pour braquer des commerces de tout type.
Bien sûr, les cambriolages augmentent fort dans les maisons de campagne et les braquages explosent, d’abord dans les grandes surfaces (Près de 40% en plus en 2013 !).
Plus largement, l’insécurité gagne le pays, comme le démontrent les indéniables chiffres ci-après, tous d’origine officielle.
Mais pourquoi cette inflation criminelle, alors que nos efficaces police et gendarmerie sont admirées partout ailleurs en Europe ?
Le désastre tient à l’effondrement d’une justice que ravage l’idéologie et désormais méprisée par des bandits enivrés d’impunité.
Un sentiment que d’ailleurs, la population générale commence aussi à éprouver : les “délits de fuite après accident de la route” augmentent ainsi de 7% en 2013.
Plus généralement :
Violences contre les personnes : (vols avec violence ou à main armée, viols, coups et blessures, règlements de comptes entre malfaiteurs, etc.). Ces chiffres reflètent les seules affaires connues des services officiels, ce que vit la population étant bien pire encore. De juin 2013 à mai 2014, ces violences augmentent dans 87 des 96 départements métropolitains : + 3,8 à l’échelle nationale. A la fin du 1er semestre 2014, la barre des 500.000 cas connus de violences aux personnes est franchie.
Départements vivant une croissance à deux chiffres de ces violences (1e trimestre 2014 sur les mêmes mois en 2013) : Côte-d’Or, + 34% ; Ille-et-Vilaine, + 28% ; Gironde, Sarthe, +22% ; Eure-et-Loir, + 20% ; Haut-Rhin, + 18% ; Pyrénées orientales, Marne, + 17% ; Charente maritime, Oise, + 16% ; Indre-et-Loire, + 15% ; Yvelines, Isère, + 14% ; Var, + 13% ; Rhône, Bas-Rhin, Haute-Garonne, + 12%. A Marseille, les règlements de compte entre malfaiteurs augmentent de 20% en 2013.
Les braquages : effet de déplacement, on l’a vu, mais le gouvernement et d’aimables journalistes font silence sur les attaques à l’explosif visant les distributeurs automatiques de billets (DAB), qui explosent ces dernières années.
La population française au pillage : dans les principales régions françaises (Nord, Pas-de-Calais, Ile de France, Provence, Alpes Côte d’Azur, PACA), les infractions les plus pénibles pour la population, cambriolages, vols avec violence, bondissent de 2008 à 2013, surtout durant les deux dernières années.
Cambriolages : pour la Fédération Française des Assurances, ils bondissent de + 50% de 2008 à 2013. Selon L’ONDRP, la France subit chaque jour un cambriolage toutes les 90 secondes. De juillet 2013 à juin 2014 (chiffres arrondis à l’unité la plus proche), cambriolages :
– En zone police (ZP, “villes”) : + 23 %
– Cambriolages en zone gendarmerie (ZG, “campagnes”) : + 5 %
– Dans les maisons de campagne : ZP : + 10% ; ZG, + 18%.
Vols de véhicules : quelque 550.000 véhicules volés en 2013 (+ 1,6% sur 2012), soit plus de 300 voitures volées chaque jour. Vols de pièces détachées à l’échelle nationale : + 4,5% en 2013. Dans la seule zone gendarmerie : + 13%. Vols de pots catalytiques : + 1.000% en 2013 !
Vols à la tire : + 11% en 2013.
Les campagnes au pillage : les exactions de prédateurs, le plus souvent nomades, se multiplient – tout est volé, des animaux aux fruits et légumes ; des outils aux tracteurs en passant par le carburant. (…)