C’est un marin qui embrasse une infirmière. Baiser inoffensif, synonyme de joie à l’annonce de la fin de la Seconde guerre mondiale ? Ou bien « agression sexuelle », comme le dénoncent ses détracteurs ? L’emplacement de la sculpture érigée devant le Mémorial de Caen fait, en tout cas, polémique.
Avec ses huit mètres de haut et un poids de 13 tonnes, le baiser signé par l’Américain Seward Johnsonn a fait le tour du monde et « est devenu l’image icône de la fin du conflit », rappelait le Mémorial de Caen lors de l’inauguration, le 23 septembre. Mais l’association « Osez le féminisme » a dénoncé, depuis, « une agression sexuelle comme symbole de la Libération », et lancé une pétition (730 signatures recensées samedi) pour demander son retrait
Romantique exalté ou fêtard ivre ?
L’identité de la jeune femme fait en outre débat. S’agit-il d’Edith Shain, décédée en 2010, comme le soutient le Mémorial ? Ou bien d’une certaine Greta Zimmer Friedman, « une Autrichienne qui a perdu son père et sa mère dans les camps nazis », comme l’affirme un livre sorti en 2012 aux États-Unis, et qui suggère que le marin du baiser n’était pas un « romantique » mais un homme « saoul » qui « fêtait une occasion » ? (…)