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15000 personnes (selon les organisateur) ont manifesté à Strasbourg pour exprimer leur rejet de la fusion avec la Lorraine et la Champagne-Ardenne.

Sur la place de Bordeaux, hier après-midi : des banderoles du type « on ne mélange pas la choucroute avec les quiches », et une nuée d’étendards rouge et blanc.

« Le Rot und Wiss est le drapeau historique de notre région depuis au moins le XVe siècle. Cela fait plaisir de le voir flotter à Strasbourg » , lâche Harald, un infographiste de Heiligenberg venu manifester son opposition au projet gouvernemental de fusion de l’Alsace avec la Lorraine et la Champagne-Ardenne.

« Si on regroupe l’Alsace avec ces régions, c’est sûr qu’elles n’accepteront pas de payer pour encourager la pratique de l’alsacien et l’organisation de cours » , s’enflamme de son côté Alexandra, 17 ans, venue de Saint-Louis en costume traditionnel avec son parrain déguisé en cigogne.

« Nous sommes de culture germanique, qu’on ne nous mélange donc pas avec des gens qui ont une culture différente , renchérit Bruno, 44 ans, chauffeur-routier. C’est la spécificité, les traditions et l’histoire de notre région qu’on remet en cause depuis Paris. »

Parmi les nombreux griefs des manifestants, le fait que la réforme territoriale ne donne pas lieu à une consultation est revenu régulièrement.

« Comment accepter que des Parisiens, qui ne connaissent rien de nos spécificités, décident pour nous ? Je ne peux pas l’accepter , martèle Franck, un ouvrier strasbourgeois. Pourquoi refuse-t-on que l’on conserve notre région alors qu’on laisse ce droit aux Corses et aux Bretons ? »

Une volonté de repli identitaire ?

« Non, uniquement l’envie de défendre ce que nous sommes. Dire que nous sommes fiers d’être alsaciens n’exclut pas les autres » , estime Marie, une mère au foyer strasbourgeoise. « J’ai horreur de l’expression repli identitaire, d’autant plus que les Alsaciens ont assez prouvé qu’ils sont ouverts sur l’Europe, la Suisse, l’Allemagne et même l’ouest » , martèle l’ancien élu et figure du théâtre alsacien, Daniel Zeter. « Les régions font la richesse de la France , lance Jacques, un chômeur de Sélestat, pourquoi donc les supprimer ? »

L’Alsace.fr

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