Fdesouche

Jean-Paul Brighelli, agrégé de de Lettres modernes et chroniqueur au Point, et Jean-Louis Bianco, président de l’Observatoire de la laïcité, s’opposent, à propos du port du voile à l’université, sur ce qu’est “la laïcité et sur les moyens du vivre ensemble”.

Vous faites des concessions à des gens qui ne seront jamais contents des avantages arrachés, parce qu’ils y voient des droits, et qui en exigeront sans cesse d’autres. (Jean-Paul Brighelli)

Extrait du texte de Jean-Louis Bianco

M. Brighelli, de fait, vous commettez de nombreuses erreurs de droit dans vos définitions de la laïcité. Je ne les reprendrai pas toutes, mais vous rappellerai toutefois que ce n’est pas le critère de majorité qui exclut les étudiants du dispositif de loi de 2004. Le vrai critère est simple : il s’agit d’adultes qui ont acquis à l’école, au collège et au lycée les savoirs indispensables leur permettant de se forger leur propre opinion et d’agir en toute conscience. L’université, c’est aussi l’utilisation de ces outils, transmis avant le baccalauréat, pour développer ses connaissances dans un espace de liberté d’expression et où la diversité permet le dialogue et l’ouverture à l’autre.

Extrait de la réponse de Jean-Paul Brighelli

L’université est le nouveau champ d’application de la vieille théorie des petits pas.

Puisque l’Observatoire de la laïcité a prévu de “se pencher sur le sujet de la laïcité dans l’enseignement supérieur“, je lui suggère de se déplacer à l’IUT de Saint-Denis, dont le directeur, parce qu’il a demandé à une organisation d’étudiants musulmans de partager avec d’autres le local mis à la disposition des associations, se retrouve menacé de mort. Ou de visiter – sans tambour ni trompette, afin de voir les facs dans leur jus, sans qu’on les ait transformées à votre intention en villages-Potemkine – l’université d’Aix-Marseille, parce que Marseille, mais aussi bien celle de Toulouse ou de Montpellier ou de Lille. Les facs de cette France périphérique dont parle Christophe Guilluy avec une grande pertinence. […]

La laïcité est la condition même de notre liberté“, écrit Mme Badinter en conclusion. Je le crois bien ! Et c’est une femme de gauche qui vous le dit, une femme assez intelligente pour s’indigner de ce que le salafisme fait aux femmes, et pour savoir que si la Gauche persiste dans son attitude de cécité, elle laissera la Droite – et pas n’importe laquelle – régler la question. Et cela ne se fera pas sans heurts ni grincements de dents – ou pire. Est-ce vraiment ce que vous voulez ? N’entendez-vous pas, quand vous écoutez ce que murmure la France invisible, “la révolte qui gronde”, comme dans la Chanson des canuts?

Fdesouche sur les réseaux sociaux