Depuis plusieurs semaines, au 91 de la rue Jules-Campagne, une poignée d’hommes s’active en toute discrétion. Dans l’ancien café le Sherazade, la création d’une mosquée salafi, basée sur le Coran et la Sunna, est en cours. Le tout, sans accord de la Ville.
Tout juste que ce projet de construction de mosquée est basé « sur le Coran et la Sunna », en d’autres termes un retour à l’Islam des origines par imitation de la vie du Prophète et un respect des traditions islamiques. […]
Ce projet risque fort de faire grincer des dents les élus hautmontois, surpris d’apprendre son existence. « Aucun dossier n’a été déposé en mairie en ce qui concerne les commissions de sécurité, ni aucun permis de construire pour l’extension qui vient d’être faite à l’arrière du bâtiment. », explique-t-on la Ville. Si la mosquée pourrait ouvrir d’ici « deux à trois mois », selon les membres de l’association, pas sûr que la Ville laisse le projet se poursuivre en toute sérénité. Une éventuelle préemption des bâtiments (dans le cadre de la politique de résorption de l’habitat insalubre) et des terrains aux alentours, dès que l’opportunité se présentera, est déjà envisagée, afin d’éviter toute extension future.
Durant des semaines, nous avons cherché à les contacter, sans résultat. Quand nous sommes allés sur place, nous avons été renvoyés manu militari dans notre rédaction, par le président de l’association Assalem, à l’origine de la création de la future mosquée hautmontoise. Par crainte, sans doute, d’amalgames, surtout face aux récents événements qui ont porté un coup à la communauté musulmane.
Peu désireux de parler à la presse, – et encore moins à une femme « qui n’a rien de mieux à faire et devrait s’occuper de ses gosses » – le président ne veut pas faire de vague. On le comprend. Nous aurions aimé parler des besoins de la communauté en mal de lieu de culte, du projet culturel porté par l’association, des futurs échanges… Nous aurions aimé. Eux visiblement pas. Dommage.