Le port du voile et de tenues islamiques dans les universités françaises suscite un malaise grandissant chez les enseignants. Des étudiants juifs demandent également des “aménagements” pour des raisons religieuses. Alors que certains craignent une stratégie de “grignotage”, les autorités universitaires minimisent ce problème, quand elles ne le nient pas totalement. Extraits d’un article du Monde intitulé “Ciel voilé sur l’université”.
Les incidents liés à la laïcité, notamment en ce concerne le port du voile, ont de fait tendance à se multiplier.
L’université est un lieu de liberté de critique. Or de plus en plus d’enseignants n’osent plus enseigner librement affirme Frédérique de la Morena, maître de conférence en droit à l’université de Toulouse-I.
“Il s’agit de jeunes majeurs”, rappelle Geneviève Fioraso, secrétaire d’Etat à l’enseignement suprérieur. “il ne faut pas créer de problèmes là où il n’y en pas. dans tous les grands campus du monde, on voit des jeunes filles portant le voile”.
Mme Dilas-Rocherieux fait un constat amer :”J’ai 63 ans, confie-t-elle, et j’ai vécu le mouvement d’émancipation des femmes. Je me dis : à quoi cela a-t-il servi ?”
De nombreux enseignants du supérieur “disent leur embarras, leur ras-le-bol, voire plus” constate M. Mestre. certes , “il n’y a pas le feu à l’université. Ce n’est pas ça. Mais ça arrive lentement“.
Pierre Mutzenhardt, président de l’université de Lorraine, assure pour sa part avoir plus de problèmes avec les groupuscules d’extrême droite qui vandalisent le local de l’UNEF qu’avec les étudiantes voilées.
Marylène Manté-Dunat, professeure de droit à Lille-I se désole, quant à elle, de voir des étudiantes maghrébines non voilées accostées sur le campus par des garçons de même origine , qui leur demandent, parfois de façon pressante, pourquoi elles ne portent pas le voile.