Extrait d’une interview d’Anne Hidalgo, maire de Paris, dans le Figaro. Elle évoque ses priorités, en revendiquant sa «liberté» dans le débat national.
François Hollande peut-il rebondir ?
J’espère un rebond. Il faut l’accompagner. L’arrivée de l’extrême droite au pouvoir serait un cauchemar. Il est temps de se réveiller. À l’échelle européenne, il nous faut sortir de cette démarche d’austérité qui plombe l’économie de la zone euro mais également la démocratie. Il n’y a pas de démocratie possible sans cohésion sociale, et donc sans prise en compte des difficultés vécues par de nombreux concitoyens européens. Ce n’est pas un renoncement à faire des réformes.
Pourquoi dénoncez-vous la modulation des allocations familiales ?
Il est normal que les prestations familiales soient calculées en fonction des revenus. D’ailleurs, je le ferai moi-même, en ajoutant deux tranches tarifaires supplémentaires (10.000 et 15.000 euros de revenus mensuels), tout en intégrant le nombre d’enfants dans la famille. Mais la modulation proposée est problématique en ce qu’elle vise principalement les classes moyennes. À Paris, avec 6000 euros de revenus mensuels, un ménage avec enfants peut difficilement être classé parmi les grands privilégiés. Ces familles contribuent massivement à l’impôt sur le revenu et subissent lourdement le coût de l’immobilier. Il faut impérativement prendre en compte la question du pouvoir d’achat de ces classes moyennes. Ne les accablons pas. […]