Une ex-députée italienne d’origine marocaine a participé à un meeting politique organisé par une formation “xénophobe”. A cette occasion, Souad Sbaï, native de Settat, a mis en garde contre l’extrémisme islamiste qui avance en Italie, les femmes qui portent le voile et a, au passage, dénoncé la décision du maire du Milan d’autoriser la construction d’une mosquée.
La Ligue du Nord s’est trouvée une nouvelle coqueluche que le parti pourra exhiber en trophée de guerre pour se défendre des accusations de racisme. L’ex-élue d’origine marocaine semble, quant à elle, répondre à tous les critères d’intégration de la formation d’extrême droite.
A l’occasion d’un meeting politique placé sous le thème « Stop à l’invasion » des étrangers qui échouent sur les côtes italiennes, Souad Sbaï, a reçu les applaudissements de l’assistance. […]
L’ancienne parlementaire, adoptant un ton très ferme à l’égard des femmes portant le voile, a soutenu qu’elles n’ont apporté en Italie que «drames et radicalisme qui nous menace». La native de Settat, bien en verve, a critiqué la multiplication de construction de mosquées en Italie, estimant que ces lieux de culte «persécutent les femmes et les voilà qu’ils projettent de persécuter les Italiennes». Au passage elle s’est dite opposée à l’autorisation accordée par le maire de Milan à l’édification d’une nouvelle mosquée.
En 2008, Souad Sbaï avait été élue députée sous les couleurs du parti du Peuple de la liberté, centre droit, présidé par le très controversé Silvio Berlusconi. Aux dernières élections législatives de février 2014, elle a refusé une invitation de l’ancien premier ministre de rééditer l’expérience, prétextant que le centre droit n’a pas contribué à l’amélioration des conditions de vie des immigrés. Huit mois plus tard, la voilà qui fustige ces mêmes immigrés parce qu’ils portent le « Hijab » ou prient dans des mosquées.
L’échéance des élections dans certaines régions en Italie, prévue en mars 2015 serait-elle la raison du virage de Mme Sbaï ? Son ancienne circonscription électorale des Pouilles sera en effet concernée par ce scrutin. Une opération de calcul politicien qui pourrait se révéler payante pour la native de Settat, d’autant que la Ligue du nord a le vent en poupe dans les sondages. Mais par contre, il lui faudra convaincre les militants de base de voter pour une candidate issue de l’immigration. Ce qui est loin d’être gagné.
