Le débat passionné aux Pays-Bas et en Flandre sur le “Zwarte Piet”, l’acolyte noir de peau de Saint-Nicolas, notre Père Fouettard, a ravivé le débat plus large du racisme, souvent passé sous silence dans un pays fier de son ouverture d’esprit. Les Néerlandais étant très attachés à la fête de Saint-Nicolas, les esprits se sont échauffés à l’annonce de l’ouverture d’une enquête de l’ONU sur le “Zwarte Piet”, personnage affublé d’un costume médiéval clinquant, coiffé d’une perruque afro, et dont le visage est peint en noir.
Pourtant, certains analystes estiment que cette polémique a un effet positif sur le débat sur le racisme. “Zwarte Piet” se traduit littéralement par “Pierre Noir”. Ce personnage, connu dans la francophonie comme “Père Fouettard”, accompagne Saint-Nicolas dans sa distribution de cadeaux aux enfants.
Selon la tradition, Saint-Nicolas arrive le troisième dimanche de novembre aux Pays-Bas à bord d’un bateau rempli de cadeaux, une arrivée mise en scène et diffusée chaque année en direct à la télévision. Il est accompagné d’une quarantaine d’acolytes, les “Zwarte Pieten”. Trois semaines durant, les enfants déposent chaque soir leurs chaussons devant la cheminée et reçoivent des sucreries, jusqu’au soir du 5 décembre, quand ils reçoivent les cadeaux. Saint-Nicolas était un évêque turc mort le 6 décembre 342. La fête remonte quant à elle au XVIe siècle, mais la première apparition des “Zwarte Pieten” date des années 1850.
La présidente du comité du Haut-Commissariat de l’ONU au droits de l’Homme en charge de l’enquête a jeté de l’huile sur le feu mardi en suggérant d’abandonner la fête de Saint-Nicolas pour ne garder que la fête de Noël. “Qu’il y a t-il de mauvais à avoir un seul Père Noël, pourquoi devez-vous en avoir deux?“, a-t-elle déclaré à la télévision néerlandaise, ajoutant de l’huile sur le feu de la colère néerlandaise…