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Alors que le Canard Enchaîné révèle qu’une soixantaine de parlementaires seraient dans une situation délicate avec le fisc, huit députés prennent la plume et demandent des mesures concrètes pour empêcher les abus.

L’affaire Cahuzac, l’affaire Bygmalion, le scandale Thévenoud, ne doivent pas être généralisés à la classe politique dans son ensemble. Comme tous les amalgames, ce verdict est inique. Déduire des scandales politico-financiers que le «tous pourris» serait vrai, c’est aussi mensonger que, par exemple, déduire de quelques «djihadistes» français que l’islam rendrait terroriste.

Dans leur immense majorité, les Français n’ont plus confiance ni dans la classe politique, ni dans les partis. Ils les estiment malhonnêtes. Ainsi, en janvier 2014, selon la vague 2 de l’enquête «Fractures françaises» d’Ipsos-Steria, 65% des Français jugent que la plupart des hommes et des femmes politiques sont corrompus. Le baromètre de la confiance politique publié par CEVIPOF au début de l’année 2014 confirme cette enquête, révélant que seuls 11% des Français disent avoir confiance dans les partis politiques.

Pour réhabiliter la politique et les élus dans le regard des Français, il faut sanctionner fermement le moindre abus et rendre transparente toute notre vie politique. […]

Nous demandons que soient prises ensuite deux mesures précises pour moraliser notre vie électorale. D’une part, il faut rendre obligatoire, pour tout candidat à toute élection, de fournir une attestation de régularité fiscale. D’autre part, il faut rendre passible de dix ans d’inéligibilité tout élu condamné en justice pour corruption, prise illégale d’intérêts, trafic d’influence, favoritisme, ou concussion. […]

En particulier, nous demandons:

● le contrôle juridictionnel de la Cour des comptes sur les comptes des partis en liaison avec la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques ;
● la transmission systématique des justificatifs et pièces comptables à la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques en temps réel ;
● le caractère public des noms de toutes les personnes et sociétés rémunérées par les partis, avec les montants ;
● le caractère public des dons et prêts dont les partis sont émetteurs ou bénéficiaires ;
● le respect des règles des marchés publics par tous les partis pour faire appel à des prestataires ;
● la pratique annuelle d’un audit réalisé par un cabinet indépendant, pour tous les partis, l’audit étant rendu public.

Nous refusons l’injuste amalgame du «tous pourris». Mais nous refusons tout autant l’opacité financière et les relents de pratiques maffieuses qui, hélas, peuvent advenir dans tel ou tel parti. Ces propositions ont donc vocation à ressusciter la confiance des Français dans leurs élus. Appliquons ce principe civique très simple: la lumière du jour est le meilleur désinfectant. […]

Les signataires :

Pierre MOREL-À-L’HUISSIER, député UMP de la Lozère ; Thierry LAZARO, député UMP du Nord ; Arlette GROSSKOST, députée UMP du Haut-Rhin ; Jean-Pierre DECOOL, député UMP du Nord ; Jean-Christophe FROMANTIN, député UDI des Hauts-de-Seine ; Philippe VITEL, député UMP du Var ; Fernand SIRÉ, député UMP des Pyrénées Orientales ; Charles de COURSON, député UDI de la Marne.

Le Figaro

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