Des Gitans dénoncent en Espagne des définitions du dictionnaire de l’Académie royale de la langue espagnole en affirmant qu’elles alimentent les préjugés. Notamment l’entrée “Gitan”, une personne “qui tente d’escroquer quelqu’un à l’aide d’astuces et de mensonges”.
“Depuis que l’Académie royale de la langue espagnole existe, elle a toujours inclus des définitions du mot Gitan qui renvoyaient vers le vol et la tricherie, comme si c’était une de nos caractéristiques culturelles”, s’indigne Patricia Caro Maya, activiste qui défend les droits des femmes tziganes.
Cette définition “reflète le racisme de la société espagnole”, souligne-t-elle. En Espagne, “gitan” est parfois utilisé comme un adjectif décrivant une personne peu honnête. Ceci “encourage et entretient encore plus les structures racistes qui existent dans les mentalités”,
L’Académie royale a présenté à la mi-octobre la 23e édition de son dictionnaire. Elle a éliminé de l’ancienne définition: “Qui escroque ou cherche à berner”. Mais elle renvoie désormais vers un nouveau mot: “trapacero” (fraudeur). Et la définition de ce dernier, -“qui se sert de stratagèmes et artifices pour escroquer quelqu’un. Qui tente d’escroquer quelqu’un à l’aide d’astuces et de mensonges”, – continue d’indigner chez les Gitans d’Espagne.
“C’est juste un changement cosmétique, le sens pointe vers la même chose: le fait que nous sommes des voleurs”, explique Patricia Caro Maya.