Le gouvernement lance aujourd’hui un groupe de travail de lutte contre les discriminations dans le monde du travail, qui devra notamment se prononcer sur le CV anonyme, inscrit dans la loi depuis 2006 mais dont les décrets n’ont jamais été publiés.
Présente dans ce groupe de travail, l’association antiraciste “La Maison des potes”, qui avait saisi le Conseil d’Etat sur cette question, réclame dans un communiqué que “les CV envoyés aux entreprises par le pôle emploi, les mission locales, les cabinets de recrutement, les agences d’intérim soient blindés, masqués, comme les CV-types du personnel de l’Education nationale qui est candidat à une mutation”.
Le Conseil d’Etat avait remis le sujet sur la table début juillet, en sommant le gouvernement de prendre dans les six mois le décret d’application de la loi de 2006 qui rend obligatoires les CV anonymes dans les entreprises de plus de 50 salariés.
Le ministère du Travail avait alors temporisé, attendant les propositions du futur groupe de travail avant de se prononcer. Il n’excluait pas de modifier le texte sur le CV anonyme dans un projet de loi plus large.
Les ministres François Rebsamen (Travail) et Patrick Kanner (Ville, Jeunesse) doivent présider dans l’après-midi la première rencontre de ce groupe de travail, qui réunit “partenaires sociaux”, “associations de lutte contre les discriminations”, “acteurs de l’accès à l’emploi” et “ministères concernés”, selon un communiqué de Rebsamen. […]
Elle souhaite également que le futur décret oblige les entreprises à tenir “un registre de candidatures pour vérifier que les personnes convoquées en entretien n’aient pas été choisies sur des critères discriminatoires” et que “les personnes qui assument des fonctions de recrutement soient formées contre les discriminations à l’embauche”.