Villas à Marrakech et Saint-Martin, compte caché à Singapour…, Patrick Balkany, rattrapé par son fabuleux train de vie, a été mis en examen la semaine dernière pour “blanchiment de fraude fiscale”, “fraude fiscale” et “corruption”. Au cœur des investigations des juges : les curieux montages de la Semarelp, une société d’économie mixte qui construit à tour de bras à Levallois. “Marianne”, dans son numéro en vente en kiosques demain et disponible au format numérique dès aujourd’hui, lève un coin du voile sur cette machine à cash. Extraits.
Ne bétonne pas qui veut dans le royaume des Balkany, ce confetti qu’est la ville de Levallois-Perret, la plus dense de France (26 000 habitants/km2), et même d’Europe. Ici, les cadors du BTP – Bouygues, Vinci ou Eiffage – ne prennent souvent même plus la peine de candidater… « Les promoteurs, chez nous, sont plutôt des seconds couteaux, remarque Arnaud de Courson, élu divers droite d’opposition. Ils sont quelques-uns à se partager le marché, c’est bizarre. Beaucoup disent qu’il y a des conditions insensées pour poser le moindre parpaing à Levallois. » Plus l’enquête des juges Van Ruymbeke et Simon avance, plus il apparaît que le maire UMP et sa première adjointe de femme, tous deux mis en examen pour leurs acrobaties fiscales, ne sont pas étrangers à ce verrouillage : la société d’économie mixte d’aménagement de Levallois (Semarelp), qui gère le patrimoine privé de la ville, est désormais dans le collimateur du pôle financier. Présidée par Patrick Balkany (pour un salaire mensuel de 8 679 €) jusqu’à ce que sa femme, Isabelle, prenne le relais en juin dernier, la Semarelp aurait servi, soupçonnent les enquêteurs, à verser de confortables pots-de-vin. Le 3 octobre, Jean-Pierre Aubry, l’homme de confiance des Balkany, a été mis en examen pour « complicité de corruption » et « blanchiment de corruption », en tant que directeur général de la Semarelp. Son adjoint, Michel Perez, qui l’a remplacé au pied levé après sa démission, est lui aussi sur la sellette….