Le maire de Saint-Raphaël pense que, s’il le voulait vraiment, David Rachline pourrait faire cesser le chantier en cours à la Gabelle. En s’appuyant sur les règles d’urbanisme en vigueur dans la cité antique
David Rachline a-t-il, comme le suggère de façon récurrente son homologue raphaëlois, l’arrière-train posé entre deux chaises ? Georges Ginesta qui, en l’espèce, fait allusion au dossier de la mosquée de la Gabelle, en est convaincu.
Pour le maire de Saint-Raphaël, son jeune « collègue » serait trituré entre l’engagement pris pendant la campagne des municipales de lancer un référendum auprès des Fréjusiens et « les ordres venus de Marine Le Pen. » Laquelle ne tiendrait pas à s’exonérer d’un potentiel soutien de la population musulmane.
« La décision de Rachline, c’est… de la GPA »
C’est ce qui expliquerait, toujours selon Ginesta, que le tout nouveau sénateur-maire fasse aujourd’hui dans la demi-mesure. À savoir, la prise d’un arrêté municipal – pas encore appliqué à ce jour – « qui n’a aucune valeur. »
Cette décision, argumente avec humour l’élu raphaëlois, « c’est de la GPA, de la gesticulation pour autrui. Car c’est à la Justice de dire si le permis de construire est caduc ou non. Rachline, lui, a un an de retard sur nous qui avions introduit en octobre 2013 un recours pour raison de caducité. Cette action, il aurait mieux fait de la seconder plutôt que de faire du vent. »
Mais Georges Ginesta va plus loin. Il affirme, étayant son propos sur l’analyse du dossier faite par l’avocate de la Ville, Me Anaïs Garay, que « si Rachline veut arrêter la construction, il le peut puisque celle-ci enfreint les règles d’urbanisme de Fréjus. D’abord, elle ne respecte pas la distance minimale par rapport au bâtiment voisin (Ndlr, 6,90 m, soit la moitié de la hauteur de la mosquée), par ailleurs elle est située en zone inondable. Or, je rappelle qu’il s’agit d’un lieu prévu pour recevoir du public dont l’emprise au sol est de 1.464 m². Le contrôle de légalité n’aurait-il pas fonctionné ? », interroge le maire de Saint-Raphaël.
Qui, au passage, (re)pointe du doigt « l’énigme » financière du lieu de culte dont le coût est estimé par l’architecte auteur du projet, Frédéric Sanchez, à 1,4 M€ TTC.
Sur ce point précis, on peut d’ailleurs signaler qu’un appel aux dons a été lancé par l’association El-Fath sur le site www.mosquee-frejus.com, pour un montant de 800.000 euros. Manquait, en date d’hier, 655.900 euros !
Bref, voilà de quoi raviver un peu plus les tensions entre les autorités des deux villes sœurs. Surtout que David Rachline, qui n’a pas non plus la langue dans sa poche, n’entend pas se laisser donner la leçon.
(…) Var Matin