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Le philosophe Michel Onfray nous livre son point de vue à propos du débat sur la réforme territoriale et la nouvelle Normandie qui bat son plein au Parlement.



Le fort et le faible

 

La Normandie ne s’aime pas, au contraire d’autres régions françaises plus marquées d’un point de vue identitaire. Sur nos terres, il y a le manque d’estime de soi, il y a le manque de marqueurs identitaires. Dès lors, il faut créer l’estime par l’identité et vice-versa.

Par le fait du Prince, les deux Normandies n’en feront bientôt plus qu’une. Tant mieux. Jamais les populations n’auraient consenti à ce mariage de raison, à défaut de mariage d’amour.

La dot de la petite Basse-Normandie faisant sourire le trésorier de la grande Haute-Normandie, il n’y avait aucune bonne raison pour que le fort s’allie au faible.

Une vieille terre de philosophie et de sagesse

 

Mais la force ne se trouve pas forcément dans ce que l’époque présente comme telle : des ports et une industrie, un commerce et des usines, des banquiers et des marchands, des raffineries et des grues.

De même, la faiblesse n’est pas non plus là où on la croit. La Basse-Normandie qu’on imagine maigrelette est depuis mille ans une vieille terre de philosophie et de sagesse, de littérature et de culture, d’architecture et d’art, de gastronomie et de nature, le tout dans des paysages préservés par l’industrie, atout majeur.

La ruralité épargnée par l’industrie peut-être déplorée si l’on pense en terme d’emplois, savourée si l’on réfléchit en terme d’écologie, voire d’écosophie.

Par ailleurs, la Basse-Normandie contemporaine est riche de talents qui ne s’exhibent pas, la place manque ici pour en donner la liste. L’un des traits du caractère de notre région est l’indépendance, l’autonomie, l’isolement, le goût de la liberté, le tout sans ostentation.

(…) Ouest France

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