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Rokhaya Diallo, auteure et réalisatrice, administratrice d’Enar (Réseau européen contre le racisme), Virginie Martin, politologue, présidente de Think Tank Different, Pape Diouf, ancien président de l’OM et Adil EL Ouadehe, cadre fédéral dans le sport dénoncent les « préjugés ethnoraciaux et sexistes » dans le sport.

Le débat sur les origines des footballeurs avait été lancé en 2010 lors de l’affaire des quotas qui avait agité la Fédération française de football, le voici relancé par les déclarations de Willy Sagnol. Cette fois-ci ce sont les joueurs africains qui sont pointés du doigt. […]

La polémique qui entoure les propos de Willy Sagnol montre combien il est urgent que les instances fédérales et professionnelles du football et les institutions sportives s’emparent de la question de la déconstruction des préjugés ethnoraciaux et sexistes, notamment à destination des entraîneurs et des éducateurs, professionnels comme bénévoles. L’affaire des quotas aurait dû permettre de poser les bases d’une reconstruction sereine, objective et égalitaire, hélas la question du racisme et du sexisme dans le football a rapidement déserté les gros titres des journaux. […]

Trois leviers sont à disposition de la fédération, de l’Union nationale des footballeurs professionnels et des institutions étatiques. D’une part, l’éducation des supporteurs et du grand public avec la mise en place d’une stratégie de valorisation des groupes stigmatisés ou minorés. D’autre part, la mise en place de contenus de formation, systématisés, en direction des entraîneurs et éducateurs avec la création de contenus visant à déconstruire les préjugés, au-delà de la simple injonction angélique au «vivre ensemble». Enfin, la généralisation de sanctions en direction des clubs, des joueurs, des entraîneurs ou des présidents tenant des propos stigmatisants ou discriminants. Seule une action volontariste, intentionnelle et une volonté visant à contribuer réellement au vivre ensemble et à déconstruire les préjugés ethnoraciaux et sexistes relégueront les propos tels que ceux de Willy Sagnol au rang de simples dérapages isolés. Malheureusement, leur régulière et cyclique répétition leur donne une consistance structurelle, en contradiction avec les valeurs que l’on attribue au sport.

Libération

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