Un article de la revue Electoral Studies , intitulé « Do Non-Citizens Vote in US elections ? » ( « Les non-citoyens votent-ils aux élections aux Etats-Unis ? ») , nous apprend
qu’environ 25 % des étrangers résidant aux Etats-Unis , non-citoyens et ne bénéficiant pas du droit de vote, sont inscrits sur les listes électorales,
que 6,8 % d’étrangers ont voté lors de l’élection présidentielle de 2008 ,
qu’il s’agit là d’un phénomène constant ,
et que ce vote illégal des étrangers , en majorité démocrate , a peut-être été déterminant dans certains scrutins aux résultats très serrés .
Jusqu’en 1920, de nombreux Etats fédérés accordaient le droit de vote aux étrangers à l’élection présidentielle ; ce droit a fini par disparaître, mais non son usage .
En effet, les Etats-Unis sont un pays sans carte d’identité, et, lors de l’inscription sur les listes électorales comme au moment du vote, aucune preuve de nationalité n’est demandée ; lorsqu’ une pièce d’identité est demandée, les électeurs présentent habituellement leur permis de conduire, la seule que possèdent la majorité des Américains , et que possèdent évidemment aussi des étrangers, y inclus des immigrants clandestins en situation irrégulière …
Pour empêcher de voter les étrangers qui n’y ont pas droit , il faudrait que les Etats-Unis se dotent d’un système fédéral de fichage des nationaux et des étrangers , comparable à celui qui existe chez nous ; or, pour des raisons à la fois de coût et d’un sentiment des libertés individuelles bien plus aigu que celui qui existe en France (que l’on songe au droit de posséder une arme à feu…) , la grande majorité des Américains y sont opposés ; c’est d’ailleurs pourquoi , faute de tels registres, les chiffres fournis par cet article n’ont pu être obtenus que grâce à des enquêtes et des sondages réalisés auprès des étrangers résidant aux Etats-Unis….
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