Elle n’a même pas eu le temps de s’installer. Le jour de la visite de la maison que devait leur louer le Pact, la famille Cantaragiu a subi une telle pression de ses futurs voisins, rue Voltaire à Roubaix, qu’elle ne s’est jamais installée.
Des parias. Il n’y a pas d’autre mot pour décrire le rang auquel ont été relégués Raj Cantaragiu, sa femme Luminita et leurs cinq enfants. Vendredi dernier, on leur a bien fait comprendre qu’ils étaient indésirables. « Virés » de la maison qu’ils devaient louer au PACT rue Voltaire à Roubaix, juste après avoir signé le contrat de location et reçu les clés.(…)
La visite et la remise des clés ont donc eu lieu vendredi. « Après la visite, quand on est sorti de la maison, les voisins étaient là, racontent Raj et Luminita, avec l’aide de leur fille Loisa, 12 ans, pour traduire. Ils étaient agressifs. Ils disaient qu’ils allaient casser les fenêtres, mettre la musique très fort. Ils ont dit qu’ils mettraient le feu. » L’animosité aurait été telle que les responsables qui accompagnaient la famille rom leur ont dit qu’ils ne pourraient pas emménager. De toute façon, les parents et les enfants avaient peur.
Depuis, ils logent dans un hôtel. Trois chambres pour eux sept. Au moins y sont-ils bien accueillis. Mais cette solution provisoire ne leur simplifie pas la vie : « On n’a rien pour faire à manger, c’est difficile. » Ils espèrent que le PACT leur proposera un nouveau logement, dans un quartier où ils seront mieux acceptés.[…]