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Suspendu par le Tribunal constitutionnel, le référendum, illégal, pour l’indépendance de la Catalogne a pourtant lieu ce dimanche. Mais on ignorait, jusqu’au dernier moment, dans quelles conditions se tiendrait ce «processus participatif», comme l’appelle le gouvernement régional d’Artur Mas.

Madrid veut éviter l’image de gardes civils saisissant les urnes, la photo rêvée par les indépendantistes pour illustrer leur thèse d’une Espagne antidémocratique et répressive. La marge de manœuvre est étroite pour Madrid : dénoncer des irrégularités a posteriori, pointer du doigt l’abstention et discréditer des résultats que l’on attend trop unanimes pour être représentatifs.

D’un côté, le gouvernement espagnol, celui-là même qui a déposé le recours contre la consultation citoyenne, laisse entendre qu’il n’interviendra pas si les autorités régionales s’abstiennent de prendre la tête du processus et délèguent cette faculté aux associations indépendantistes. De l’autre, le gouvernement catalan répond qu’il «assumera toutes les responsabilités» de l’organisation… mais assure en même temps qu’il respectera la légalité: une gageure.

Au-delà de cette partie de poker où chacun refuse de dévoiler son jeu, les deux exécutifs, le central et le régional, veulent remporter la bataille de l’image. Pour Madrid, il faut réduire l’impact de l’événement en le présentant comme un acte de mobilisation indépendantiste, sans aucune garantie légale, ni valeur représentative. Le scrutin se réalisera sans listes, sans commissions électorales, sans campagne pour le «non», sans assesseurs non indépendantistes, rappelle régulièrement l’exécutif, qui s’oppose également à l’organisation d’un référendum en bonne et due forme.

Madrid souhaite en outre éviter que des écoles publiques ou des bâtiments officiels soient utilisés comme bureaux de vote. Le gouvernement Rajoy espère réduire la consultation à une manifestation indépendantiste sous forme de simulacre de vote. […]

Le Figaro

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