Le projet de loi de finances rectificative, présenté hier matin par Bercy, prévoirait de l’ordre de 2,2 milliards d’euros d’annulations de crédits cette année pour contenir l’évolution de la dépense de l’Etat.
Exercice rituel de fin d’année, l’opération vise à compenser le dérapage de certains budgets sous-dotés. Parmi eux, figure en tête le budget des opérations extérieures de la Défense. Du Mali à l’Irak en passant par la Centrafrique, les interventions de l’armée française ont compliqué un peu plus l’équation budgétaire d’une mission traditionnellement sous-dotée. Résultat, alors que 450 millions étaient programmés dans la loi de finances initiale, les «opex» devraient ressortir à au moins 1,1 milliard d’euros.
La masse salariale nécessite aussi des crédits supplémentaires, notamment, là encore, au profit de la Défense. Ce dérapage est malheureusement courant. Il n’étonnera pas la Cour des comptes, qui a déjà souligné que, à effectifs constants, les mesures utilisées (gel du point d’indice, baisse des mesures catégorielles) ne suffisent pas à atteindre l’objectif de stabilisation en valeur de la masse salariale de l’Etat.