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Addendum : Gaston Besson, un responsable français du “Black Block” témoigne (2008).

Survoler une manifestation du haut des airs permet souvent de voir des détails que l’on ne pourrait apercevoir à hauteur d’homme. L’hélicoptère TVA a suivi la marche contre la brutalité policière, qui s’est tenue jeudi (15 mars 2012- Fortune ndlr), à Montréal, et a braqué son attention sur un groupe de casseurs.

À vol d’oiseau, dès le début du rassemblement, il était facile d’identifier certains manifestants munis d’un parapluie: adhérents du Black Bloc, ils font partie d’un groupuscule souvent associé aux actes de vandalisme qui surviennent durant des manifestations. Ils étaient du Sommet des Amériques, à Québec, en 2001; ils étaient aussi à Seattle, dès 1999, lors des manifestations contre le sommet de l’OMC.

Les membres du Black Bloc, identifiables à leur costume noir intégral, n’arrivent toutefois pas vêtus de la sorte. Au départ, ils sont habillés comme n’importe qui d’autre. Ce n’est qu’une fois à l’abri sous leurs parapluies, pourtant bien en évidence, qu’ils achèvent de se préparer.

À ce moment – vers 17h -, des policiers en civil se sont déjà infiltrés parmi les marcheurs, surtout pour surveiller et faire de la collecte d’informations. L’escouade d’intervention ne s’est pas encore mise en action.

Rapides comme l’éclair

Quand la manifestation se met en branle, vers 17h30, le Black Bloc se fond dans la foule, au centre du groupe de marcheurs.

En marchant, ils s’emparent de morceaux de pavé, qui jonchent le sol dans la ville à cause de tous les nids-de-poule. Les membres du groupe engouffrent ces projectiles potentiels dans leurs poches; on peut dès lors deviner la façon dont ils s’en serviront tôt ou tard.

À peine cinq minutes passent, et quelques morceaux sont envoyés en direction des voitures de policiers. Des poubelles sont renversées. Toujours pas de groupe d’intervention en vue à proximité des trouble-fêtes: les policiers sont en cours de déploiement, s’affairant à encercler les manifestants.

Les membres du Black Bloc s’effacent très rapidement. Pour disparaître, soit ils se fondent à nouveau dans la masse, soit ils se dépouillent de leurs vêtements noirs, en plein milieu de la foule, et les laissent traîner au sol. Du haut de l’hélicoptère TVA, on pouvait d’ailleurs apercevoir deux jeunes filles s’adonner à ce manège, pourtant clairement identifiables la minute d’avant, filer vers un magasin, méconnaissables.

En cours de route, certains ont essayé de s’interposer pour empêcher le Black Bloc de faire du grabuge. Un squeegee qui a établi son quartier général dans ce secteur a tenté de défendre les commerçants qui y ont pignon sur rue, alors que des casseurs tentaient de briser leurs vitrines. Des citoyens – ou s’agissait-il de policiers en civil? – sont également intervenus, provoquant quelques bagarres sur le parcours.

Au lendemain des événements, le bilan du Service de police de la Ville de Montréal fait état de 226 arrestations. Sept policiers ont été blessés en service.

La marche a attiré plus de 1500 personnes, ce qui en fait l’une des plus importantes des dernières années.

tvanouvelles.ca

 

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