Les “baptêmes” ou parrainages, qualifiées de civiles ou républicaines, voire laïques, se sont fait une place depuis des années dans les salles des mariages des mairies françaises. Une cérémonie qui n’a pourtant rien d’officiel. «C’est une démarche à la mode», glisse-t-on dans une mairie francilienne.
Le grand flou pourrait se dissiper. Le groupe socialiste à l’Assemblée nationale a déposé en juin une proposition de loi chargée d’officialiser pour de bon le baptême en bleu-blanc-rouge qui, dès lors, pourrait apparaître dans le registre d’état civil de l’enfant.
«Dans un pays où le catastrophisme est de bon aloi, le parrainage civil montre que les Français croient encore à l’Etat républicain et que les institutions fonctionnent mieux qu’on ne le dit », estime le député PS Philippe Plisson, espérant désormais que son texte soit bientôt inscrit à l’ordre du jour de l’Assemblée.
Les pieds trépignant dans le vide, lovée dans le velours rouge d’un fauteuil peu habitué à recevoir des hôtes de son gabarit, Chloé, 3 ans, attend que l’adjointe au maire prenne place derrière le majestueux bureau en bois rappelant curieusement un autel d’église.
C’est là, dans la salle des mariages de la mairie du 18e arrondissement de Paris, que la fillette s’apprête à être baptisée. Si les hauts vitraux de la grande pièce confèrent une majesté quasi religieuse à la scène, c’est bien sous un buste de Marianne et devant le portrait officiel de François Hollande que la cérémonie se déroule. En ce vendredi matin de la fin octobre, Chloé est «accueillie solennellement au sein de la République». Les paroles sont celles d’Evelyne Dams, l’élue officiant ce jour-là et qui, dans un bref discours, rappelle les valeurs de la démocratie et l’importance des rites qui l’animent. […]