Une empoignade a éclaté, un jour de grève, dans un train express régional. Des passagers ont éjecté du wagon un resquilleur présumé… qui était en règle. Un contrôleur a porté plainte.
Mardi 4 novembre, matin de grève en gare de Toulon. Commence une très mauvaise journée pour Birame, 41 ans, qui prend son train quotidien pour aller travailler à Marseille.
Une méprise conduit à une altercation étonnante, au cours de laquelle Birame se fait éjecter manu militari par d’autres passagers. Sur ce point, les faits sont reconnus de part et d’autre. Et confortés par des témoignages directs. Pour le reste, les versions de l’histoire divergent.
Tout commence avec le « dispositif accueil filtrage », selon le vocabulaire de la SNCF, dans le tunnel d’accès aux quais. Birame déclare avoir exhibé sa carte d’abonnement mensuel, avant d’être rappelé : « Monsieur, ce n’est pas le mois de novembre, mais d’octobre. » Birame répond en s’éloignant « non, j’ai bien le mois de novembre », et monte sur le quai E. Le départ est imminent. Les passagers viennent déjà d’être trimballés d’un train annulé à un autre.
C’est à ce moment que tout se noue. La SNCF estime que le voyageur « a forcé le passage et refusé de montrer son titre de transport ». Dès lors, les agents SNCF veulent qu’il descende du train pour être contrôlé. Birame proteste. « J’ai un abonnement de travail, je suis en règle. » Il est persuadé que, s’il descend, le train partira sans lui.
En fait, le TER ne partira jamais, à cause de l’incident. Excédés, d’autres passagers s’en mêlent. « Cela fait longtemps qu’on est passé au tutoiement, aux réflexions désobligeantes », relate Birame, qui dit montrer son titre sans que personne ne lui accorde crédit.
Puis un homme lui assène : « Garçon, tu descends ou je te sors par tous les moyens. » Ce qui sera fait par plusieurs voyageurs. Une femme se saisit de son cartable et le jette sur le quai.
Birame est soulevé par l’arrière. « Je n’arrive pas à savoir le nombre de bras qu’il y a sur moi. J’essaie de m’agripper, mais je suis descendumanu militari. »
Sur le quai, le « resquilleur désigné » hurle au scandale. Il essaie de changer de wagon – « Je veux aller travailler. » Mais il est bloqué. Des passagers se seraient défoulés verbalement. « Bamboula ! C’est toujours les mêmes qui posent problème. Les cartes d’abonnement, on sait comment vous les payez. Avec nos impôts… »
Merci à Padamalgam & Fopastigmatizé