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Dans une entrevue accordée au Figaro Magazine, François Fillon a dévoilé ses propositions pour une immigration maîtrisée, un nouvel espace Schengen et une «assimilation heureuse Michèle Tribalat analyse ses propositions et affirme qu'”aucune des conditions nécessaires à l’assimilation n’est plus remplie”.

Paul Collier dans son dernier livre, Exodus, explique que l’assimilation nécessite que les autochtones soient les prosélytes de leur propre nation. Les catégories populaires qui sont celles qui, sur le terrain, se livrent aux «travaux pratiques», ne peuvent pas jouer ce rôle si elles sont désavouées par les élites intellectuelles, politiques ou économiques. Elles ont tendance à aller vivre dans des petites communes rurales ou en grande périphérie des centres urbains (cf. Christophe Guilly) où elles évitent les concentrations ethniques.

François Fillon se prononce pour l’instauration de «quotas», fixés par le Parlement, pour lesquels il faudra autoriser les statistiques d’origine (nationalité, origine géographique…).

Moi je suis, depuis très longtemps, pour que l’on établisse une connaissance solide, laquelle ne peut se résumer à une statistique sur les étrangers qui donne une image très déformée du phénomène migratoire et ne permet pas de se figurer sa dynamique démographique. Des migrants deviennent français et ont des enfants en France qui eux-mêmes deviennent automatiquement français. On ne peut pas se cacher la tête dans le sable pour ne pas savoir au prétexte qu’un mauvais usage pourrait être fait de ce savoir. […]

François Fillon se dit favorable à un retour au modèle d’assimilation. Dans votre dernier livre, vous annonciez la fin de ce modèle. Est-il possible de revenir en arrière ?

Un retour en arrière est hautement improbable. Les hommes politiques se réveillent un peu tard s’ils souhaitent réactiver un modèle qu’ils ont contribué à miner. La plupart des décisions qui ont été prises, à droite comme à gauche, l’ont été pour désavouer l’assimilation. […]

La tendance à la désécularisation parmi les musulmans, des plus vieux aux plus jeunes, l’endogamie religieuse massive, la transmission accrue de l’islam ne sont guère propices à l’assimilation.

Aucune des conditions nécessaires à l’assimilation n’est plus remplie. Aujourd’hui, l’assimilation, c’est «mission impossible». L’évolution démographique anticipée par la Commission européenne (voir les dernières projections démographiques d’Eurostat 2013-2080) est là pour la convaincre, qu’en eût-elle eu l’idée, l’assimilation n’est plus viable. Un certain pragmatisme autant que l’idéologie la conduit à promouvoir le multiculturalisme qu’elle voit inscrit dans l’avenir démographique de l’UE.

Le Figaro

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