Centres de « désendoctrinement », « justice d’exception », suspension de Schengen… Les responsables politiques sont divisés sur le traitement à réserver aux djihadistes français qui feraient leur retour dans l’Hexagone.
● Des centres « de désendoctrinement », pour Valérie Pécresse
Invitée de France Info, la députée UMP des Yvelines a estimé que « quand ces djihadistes reviendront, on ne peut pas les traiter comme des prisonniers de droit commun ». Pour cela, elle demande la mise en place de centres spécialisés, comparant cela à une « dérive sectaire ». « On est face à un système d’endoctrinement, de lavage du cerveau. On ne devient pas un barbare et un bourreau, ce n’est pas vrai. Sinon on le devient c’est qu’il y a eu une dérive sectaire », a-t-elle indiqué. Résultat, il faut « des centres dédiés dans lesquels il y ait un vrai traitement de ces personnes. Elles sont endoctrinées ». Une proposition identique à celle déjà formulée, plusieurs semaine plus tôt, par le député UMP Eric Ciotti qui avait déposé un amendement en ce sens lors de l’examen du projet de loi sur le terrorisme.
● « Une justice d’exception », pour Xavier Bertrand
D’après l’ancien ministre, il faut traiter les djihadistes de retour en France comme des « présumés coupables ». Et le député UMP souhaite qu’il y ait une « justice d’exception ». « C’est compatible avec la Cour européenne des droits de l’homme. Il faut savoir ce que l’on veut et déjà ne pas être naïf. Ceux qui sont partis faire le djihad et qui reviennent sont aujourd’hui, pour moi, présumés coupables et en veulent à nos libertés et à notre sécurité », explique-t-il. « Ceux qui sont nos ennemis à l’intérieur, il faut les priver de liberté.»
● « Suspendre l’espace Schengen », souhaite Marion Maréchal-Le Pen
« Vu l’ampleur du phénomène, il faudrait suspendre l’espace Schengen », considère la députée du Front national sur BFM-TV. D’après elle, cela permettrait à la France de fermer ses frontières pour les djihadistes qui souhaiteraient rentrer. « Pour les bi-nationaux, nous sommes pour étendre les critères de déchéance de la nationalité », explique-t-elle, afin de pouvoir expulser les djihadistes. Pour ceux qui sont simplement français, « il faut qu’ils purgent leurs peines pour activités terroristes, il faut donner les moyens aux renseignements de surveiller ces personnes ». « Qu’il y ait un accompagnement de déradicalisation et mettre fin à la mixité carcérale », poursuit-elle. Dans le cas de Maxime Hauchard, elle précise que « si le programme du Front national était appliqué en France, cet homme qui a commis plusieurs assassinats subirait la perpétuité réelle. Il ne sortirait jamais de prison. »