Le journaliste Pierre-Yves Bulteau multiplie les conférences sur le sujet. Il sera le 21 novembre aux Herbiers.
Votre livre s’attaque à 73 affirmations relayées par l’extrême droite. Mais ceux qui les reprennent n’ont parfois aucun lien conscient avec l’extrême droite. Ils sont même persuadés de ne pas en faire partie…
Historiquement, leur vocabulaire est pourtant bien celui de l’extrême droite, issue du boulangisme, ce courant antiparlementaire dont le Front national se nourrit en parlant du « système », de « l’UMPS », du « tous pourris ». Mais vous avez raison, ces affirmations sont parfois reprises par tout un chacun, sans aucune arrière-pensée politique.Le contexte de déclassement social, le sentiment d’abandon font que les gens finissent par se dire : « on n’est plus chez nous » ou « on nous prend notre boulot ». Certains idéologues politiques savent manipuler ces ressentis. D’autant plus facilement que du côté des partis républicains, c’est la Berezina, à l’UMP comme au PS.
Votre livre servirait donc à dépassionner le débat ?
J’aborde les choses de manière factuelle, sans idéologie, sans morale. Je propose juste de prendre quelques instants pour parler des faits et des chiffres.L’extrême droite prétend être dans le concret, dans la réalité, le bon sens, alors qu’elle est dans le fantasme. Je réponds toujours à ceux qui votent FN pour voter contre le système, que c’est un parti qui en fait partie, comme les autres. « Jeanne », le microparti de Marine Le Pen en délicatesse avec la justice, en est un exemple. Mais surtout, voter pour l’extrême droite, c’est voter contre soi-même.