Guylain Chevrier, membre de la mission laïcité du Haut Conseil à l’Intégration (2010-2013), docteur en histoire, revient sur le profil de ces jeunes séduits par l’Islam radical et dénonce la tentative, notamment par Dounia Bouzar, de souligner le rôle prépondérant des Européens convertis à l’islam et de vouloir faire croire que le djihadisme rien à voir avec l’islam. Extraits de son analyse.
Il y a toujours derrière cette façon de forcer le trait une lecture entre les lignes à avoir, qui est à mettre en relation avec l’explication de Madame Dounia Bouzar selon laquelle, cette dérive radicale serait une dérive sectaire n’ayant rien à voir avec l’islam, ce qui me parait tout de même un comble.
C’est d’ailleurs aussi une ligne des grands-médias qui ont tendance à ne plus voir maintenant que des djihadistes convertis, manifestation d’une dérive radicale de l’islam qui relèverait de beaux idéaux pervertis. Les choses sont bien plus complexes.
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Madame Dounia Bouzar, sur France 2, explique qu’il faut chercher les signes de rupture pour prévenir le risque de dérive radicale, précisant que: «Ne pas cherchez les signes religieux, ce ne serait que faire de l’amalgame et prendre ces terroristes pour de simples musulmans». Ce qui saute aux yeux, c’est un discours qui cherche à tout prix à écarter le moindre rapprochement avec la religion musulmane elle-même !
L’islam peut être ressenti parfois par des musulmans pratiquants, qui sont dans le respect de la tradition, comme en situation de télescopage avec certaines valeurs occidentales, telle que l’égalité homme-femme, la séparation entre espace public et espace privé relativement à l’exercice de la religion, une sécularisation du religieux acquis en France à laquelle il est difficile de s’adapter… […]