Repentis, victimes ou terroristes en puissance? Les autorités françaises font face à un véritable casse-tête avec l’accélération, certes mesurée, du nombre de djihadistes voulant rentrer en France après être partis rejoindre le groupe terroriste de l’Etat islamique (EI). «Nous sommes face à une situation inédite. Des Français partis il y a quelques mois en Syrie nous font savoir aujourd’hui qu’ils veulent rentrer», a expliqué une source policière à 20 Minutes.
Les principales raisons de ce revirement, relativement contenu pour l’instant, sont les conditions de vie particulièrement difficiles imposées par Daesh aux combattants étrangers. Le chemin du djihad n’est pas un long fleuve tranquille, rapportent plusieurs sources. «Un certain nombre sont épuisés ou en ont ras le bol d’être affectés à des tâches subalternes», poursuit ce connaisseur d’enquêtes de ce type. Les djihadistes reprennent alors contact avec leur famille ou leurs proches pour tenter d’organiser leur retour.
Cet été, un mineur, blessé par balle à l’épaule, s’est d’ailleurs enfui de sa brigade avant de traverser de nuit la frontière en courant. Son père, avec qui il était toujours en contact par Internet, est venu le chercher à la frontière turque et l’a ramené en France. Mais à son arrivée, les services de renseignement l’ont cueilli à la sortie de l’aéroport. Le garçon de 17 ans a été mis en examen pour homicide volontaire, un témoignage l’accusant d’avoir exécuté un homme en Syrie.
Les djihadistes peuvent trouver des raisons bien plus pratiques et opportunistes pour remettre les pieds sur le sol français. Un couple, par exemple, parti faire le djihad à deux il y a quelques mois, se retrouve aujourd’hui bien mal en point. La femme est tombée enceinte. Et si l’enfant naît sur les territoires occupés par EI, il n’aura ni papiers, ni passeport, les administrations étant quasi inexistantes, relève RTL. «Depuis quelques jours, ils se demandent comment rentrer et ont même contacté un avocat pour savoir ce qu’ils risquent», poursuit la radio.
«Certains peuvent aussi vouloir rentrer pour toucher à nouveau les minima sociaux», ajoute un policier bien au fait des enquêtes sur les filières djihadistes. Mais ils doivent pour cela éviter d’apparaître sur les radars des services de renseignement….
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