ROME : Angelino Alfano, ministre de l’Intérieur déclarait le vendredi 15 août 2014: “Sur le front de l’immigration, l’Italie s’est encore une fois montrée championne du monde de l’accueil.” Angelino Alfano, le jeudi 27 novembre 2014 : “L’Italie est un pays accueillant mais fatigué, l’excès d’accueil de réfugiés alimente le racisme. Si on ne veut pas d’une Italie xénophobe qui vote la Ligue du nord, nous ne pouvons pas accueillir tout le monde.”
Si en été le ministre de l’Intérieur et leader du parti Nuovo Centrodestra (NCD) vantait les mérites de Mare Nostrum (opération du gouvernement et de la Marine militaire italienne pour l’aide des migrants dans la Méditerranée remplacées par Triton) aujourd’hui, grande marche arrière du ministre dans une interview accordée à une Radio locale.
Alfano semble s’être aperçu que les Italiens ne sont pas vraiment contents (ndlr : à rapprocher des mobilisations de riverains à Tor Sapienza contre un centre d’accueil de réfugiés) des derniers gouvernements qui ont géré le phénomène de l’immigration, en particulier l’assistance et l’accueil pour les réfugiés et les requérants d’asile.
Ce changement soudain de perspective en affrontant un des sujets les plus brûlants de l’actualité semble être lié à une phase politique délicate au sein du parti d’Alfano. Il prend position pour défier la Ligue du Nord sur son “terrain de conquête”. Les derniers mois, en parlant d’immigration, Alfano faisait appel à l’Europe pour demander des aides pour gérer l’urgence. Maintenant, il y a une analyse sur les développements intérieurs du sujet. Les mots clés deviennent : “accueil” “danger de racisme” “la Ligue du Nord: parti d’extrême droite.”
Alfano met sur le tapis la Ligue du Nord et parle de “positions inconciliables”. “Si on ne veut pas d’une Italie xénophobe qui vote la Ligue du Nord – nous ne pouvons pas accueillir tous les immigrés.” (…)