Addendum : Le verdict est tombé ce vendredi soir à 22 heures. La cour d’assises de Seine-et-Marne, à Melun, a condamné Mohamed Diakité à 14 ans de réclusion criminelle, Thomy N’Gangu à 7 ans d’emprisonnement et Younès Belhacen à 5 ans. Ces deux derniers, qui comparaissaient libres, ont été incarcérés à l’issue de l’audience.
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Le “pire jour” de leur carrière. Les collègues de Romain Lacour, un CRS rendu infirme par le jet d’un pavé, ont raconté jeudi devant les assises de Seine-et-Marne ces minutes terribles où ils l’ont vu, le “crâne ouvert en deux” tituber “comme une bête blessée.”
Ils étaient quatorze, ce 2 mars 2011, à patrouiller aux abords de la gare RER de Noisiel. Un jour de marché, où règne une ambiance “bon enfant.” Le groupe dont fait partie Romain Lacour procède à un contrôle d’identité quand, soudain, son collègue Laurent Bonocini voit tomber “comme des oiseaux, dans un grand vacarme.” En réalité, ce sont des pavés jetés depuis le toit d’un immeuble de 20 mètres de haut, dont l’un, de 2,3 kg, atteint le jeune homme en pleine tête, à 73 km/h.
(…) Héliporté à l’hôpital, le jeune homme reste plusieurs semaines entre la vie et la mort. Aujourd’hui, il garde une infirmité permanente : il est sourd d’une oreille et ne peut plus servir de son bras gauche. “Romain ne sera plus jamais CRS. Il est pudique alors il ne le dira pas, mais il faut l’aider à couper sa viande, à se déshabiller, à faire ses lacets. C’est une +gueule cassée+, comme en temps de guerre” témoigne M. Bonocini.
(…) Aux deux principaux accusés, Mohamed Diakité et Thomy N’Gangu, qui assurent depuis le début du procès n’avoir pas visé intentionnellement la patrouille et lui renouvellent leurs excuses, Romain Lacour dit douter de leur sincérité, rappelant les propos de haine tenus à l’égard de la police pendant leur garde à vue, et qui ont électrisé les débats mercredi.