Vieilles nations, jeunes Etats, catholiques, protestants, orthodoxes, tous sont contaminés. Les nationalismes européens sont de retour.
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On n’a pas attaché l’importance qu’il fallait au nouveau succès arraché la semaine dernière par l’Ukip de Nigel Farage, lors d’une élection législative partielle où il a une fois de plus taillé des croupières aux conservateurs et aux travaillistes. C’est un signe : le parti britannique europhobe accumule les victoires depuis ses 27,5% aux élections européennes, record de nationalisme parmi les 28 Etats de l’Union. 2014 restera comme la première année de la revanche des nationalismes sur l’espérance européenne. […]
Un phénomène qui a eu lieu aussi bien dans l’Europe scandinave social-démocrate qu’en Europe latine ou dans les ex-pays de l’Est. Il a touché l’Autriche où pourtant le chômage a quasiment disparu, comme les pays ravagés par la crise. […]
Pendant quarante ans, des années 50 aux années 90, l’Europe a maîtrisé les nationalismes, inventé de nouvelles solidarités. Elle a commencé par l’économie en croyant ingénument que la politique suivrait. Elle n’a pas compris que, sans dimension politique, il ne pouvait exister de volonté collective. Elle a tout de même enraciné la paix, la démocratie et la prospérité durant près d’un demi-siècle dans un continent dévasté depuis toujours par les guerres et les despotismes. […]