Chanteur algérien, Slimane Azem a aujourd’hui une place a son nom dans le XIVe arrondissement de Paris. Kahina Mekdem, du Bondy Blog revient sur cette inauguration. Elle est allée à la rencontre de certains immigrés algériens.
Slimane Azem est un artiste Algérien qui a chanté l’exil. Pour nos parents, nés dans les années 60, c’est une référence. Pour les parents de nos parents, c’est une référence encore plus ancrée, car il a chanté un exil qui est le leur. Larbi est un ancien chauffeur de taxi. Aujourd’hui âgé de 70 ans, le grand-père, résidant la ville de Bondy, se souvient comme si c’était hier : «J’ai croisé Slimane Azem plusieurs fois, dans des cafés à Paris. Il chantait les chansons qui l’ont fait connaître en France et en Algérie.» […]
L’homme chante son pays: «Algérie mon beau pays, je t’aimerais jusqu’à la mort. Loin de toi, moi je vieillis, rien n’empêche que je t’adore, avec tes sites ensoleillés, tes montagnes et tes décors, jamais je ne t’oublierai quelque soit mon triste sort». Ses chansons sont nombreuses et touchent nombre de sujets : les conditions de vie des immigrés, de la colonisation, la langue kabyle, les difficultés de l’immigration et de la délivrance de la carte de résidence. Le point commun reste le déracinement et ses conséquences. […]
En Algérie, il est menacé de mort et reste donc en France en 1962. Hamid revient sur cette période houleuse: «Il avait un frère député algérien à l’époque de l’Algérie Française. En 1962, à l’indépendance algérienne, on l’a accusé d’être un harki. Mais surtout, certains de ses chants critiquaient le gouvernement en place.»[…]