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Déterminé à ne pas réitérer l’expérience désastreuse de l’année passée, qui avait poussé les Libanais à bouder l’école publique vu le trop plein d’élèves syriens, le ministre de l’Éducation, Élias Bou Saab, a posé des conditions rédhibitoires à l’accès à l’école publique des petits réfugiés syriens.

Le problème est aussi politique, car il est hors de question pour le ministre de l’Éducation, Élias Bou Saab, de faciliter la trop grande adaptation des réfugiés syriens, «prélude à leur implantation» au Liban.

Elle explique que 25% des établissements scolaires ont accueilli l’année passée plus d’enfants syriens que libanais. «Les parents d’élèves libanais ont retiré leurs enfants de l’école publique. Ils étaient mécontents, estimant que leurs enfants étaient en nombre minoritaire. Ils ont alors préféré les scolariser dans des écoles privées caritatives ou semi-privées gratuites, même de moindre niveau, plutôt que de les laisser dans le public», assure-t-elle. Des propos confirmés par le directeur de l’école publique el-Alieh de Sedd el-Bauchrieh, Youssef el-Hage. «Les Libanais considèrent que l’enseignement public est désormais l’école des réfugiés syriens», constate-t-il.

Il a d’abord ouvert les inscriptions aux élèves libanais ou de mère libanaise, aux sans-papiers et aux étrangers détenteurs d’un permis de séjour, et invité ces enfants à rejoindre les bancs de l’école, le 22 septembre. Il a ensuite exigé des enfants syriens la présentation de papiers d’identification et la justification d’une scolarisation de trois ans au Liban, pour être admis dans l’enseignement classique délivré le matin aux côtés des petits Libanais. Autrement, ils seraient invités à suivre les classes de l’après-midi (second shift) qui leur seront exclusivement consacrées. Il a formellement interdit aux établissements d’intégrer dans les classes un nombre d’élèves syriens supérieur à celui des Libanais. Une dernière position qui a été assouplie, mi-novembre, dans certaines régions et certaines écoles. Il a enfin autorisé l’admission des petits Syriens dans les classes maternelles à la condition qu’ils assument la totalité des frais. Pour ce faire, M. Bou Saab a publié trois circulaires consécutives, suivies d’une décision. […]

Pour l’instant, les directeurs d’école se contentent de dresser des listes d’attente qui s’étirent en longueur, sans pour autant accepter d’inscriptions en bonne et due forme. «Nous attendons les directives du ministère de l’Éducation», répondent-ils laconiquement aux familles syriennes qui s’impatientent. […]

«Notre système éducatif est moribond.» Cette constatation lancée par une source informée de l’Éducation qui a requis l’anonymat illustre bien la consternante réalité de l’école publique libanaise. À savoir que l’institution est en danger parce que «plombée par la crise syrienne et par le flux d’enfants à scolariser issus d’un système très différent du cursus libanais». […]

L’Orient-Le Jour

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