Un collectif se disant composé de sans-abris s’est élevé contre une “carte de secours” distribuée à Marseille aux SDF et présentant des informations sur leur santé. “Des polémiques absurdes” selon la mairie.
“Sur ce badge qui doit être attaché à l’extérieur et être visible sera écrit le nom, le prénom de la personne et le numéro de sécurité sociale. Il y aura aussi les maladies chroniques que la personne a, comme le diabète, l’insuffisance cardiaque, mais aussi le VIH et la schizophrénie”, écrit le collectif “Le jugement dernier”, qui appelle à un rassemblement mercredi devant l’hôtel de ville.
“Quelle est la logique de ce dispositif? Qui donc pilote cette expérience, quel est le texte de loi qui l’encadre?”, interroge le collectif, qui dénonce une “discrimination” et “un dispositif qui nous rappelle les heures les plus sombres de notre histoire”.
“La carte sécurité est une carte à vue : accrochez-la à l’extérieur d’un sac à main, d’une sacoche, d’un sac de sport, etc…”, décrit un mode d’emploi à l’origine indéterminée diffusée par le collectif, et qui montre également que le recto de la carte porte un triangle jaune :
Un adjoint au maire scandalisé
Un triangle jaune qui peut évoquer l’étoile jaune imposée aux juifs par les Nazis durant la Seconde Guerre mondiale. Mais à la mairie ou au Samu social, personne ne semble avoir fait le rapprochement, contrairement à certains militants associatifs, tel l’élu municipal Jean-François Chalot sur Agora Vox.
“Je suis scandalisé par les polémiques absurdes autour de la carte de secours distribuée par le Samu Social, qui remettent en cause non seulement la nécessité absolue de ce dispositif pour les personnes sans domicile fixe mais également les engagements de la Ville de Marseille, du Samu Social et de ses bénévoles pour venir en aide aux plus démunis”, a réagi de son côté Xavier Mery, adjoint au maire de Marseille délégué à l’intégration et à la lutte contre l’exclusion.
“Cette carte, qui n’a pas vocation à être visible de tous, permet avant tout aux pompiers et au personnel soignant de recueillir des données essentielles afin d’identifier, d’aider efficacement et souvent de sauver la vie de ces personnes dépourvues de tout lien social”, ajoute-t-il: “Elle ne contient aucune information médicale destinée à rester confidentielle autre que le groupe sanguin du porteur”. “Le personnel du Samu Social et les bénévoles engagés à leurs côtés ont une action respectable, contrairement aux mauvais esprits qui n’apportent aucune solution en créant de faux débats et des manifestations stériles”
Depuis le lancement de l’opération, le Samu social a distribué 150 cartes de secours dans les rues de la ville, indique France 3 Provence-Alpes.