La rue du 19-mars-1962, date du cessez-le-feu, sera débaptisée. Et renommée du nom d’un participants au putsch des généraux.
Robert Ménard refait l’histoire. Le maire de Béziers entend rebaptiser la rue du «19 mars 1962», date marquant le cessez-le-feu en Algérie, en rue du «commandant Hélie Denoix de Saint-Marc», un militaire ayant participé au putsch des généraux contre l’indépendance de l’Algérie.
«Une pure fiction historique»
Pour Robert Ménard, coauteur de Vive l’Algérie française !, ce choix est «un hommage au courage et à l’héroïsme», contrairement à la date du 19 mars 1962 : «Dire que cela marque la fin de la guerre d’Algérie, c’est un pur mensonge historique ! Une pure fiction ! Il n’y a jamais eu autant de victimes de pieds-noirs et de harkis après. C’est du révisionnisme historique», avance-t-il à Libération. […]
En débaptisant la rue du «19 mars 1962», le maire, né à Oran, se dit satisfait d’avoir pu réaliser cette promesse faite aux harkis et aux pieds-noirs. Et refuse de passer pour un provocateur. «Je veux juste montrer que la colonisation française a eu aussi des effets positifs. Cela a permis aussi de construire des hôpitaux, des ports… et même de faire naître le sentiment national algérien.»
Des provocations et des coups médiatiques, Ménard en a pourtant enchaîné depuis son élection à la mairie au printemps avec le soutien du FN : interdiction d’étendre son linge aux balcons, couvre-feu pour les mineurs de moins de 13 ans, interdiction de cracher et, dernièrement, installation d’une crèche dans les locaux de la mairie. Fin novembre, le préfet lui a fait savoir que cette crèche contrevenait «aux dispositions constitutionnelles et législatives garantissant le principe de laïcité». Sans résultat.
NDLR : À 89 ans, Hélie de Saint-Marc est fait grand-croix de la Légion d’honneur, le 28 novembre 2011, par le président de la République, Nicolas Sarkozy. Wikipedia