Addendum : La présidente du FN Marine Le Pen a accusé dimanche sur BFM-TV de “récupération” et d'”utilisation électoraliste” le gouvernement qui veut ériger la lutte contre le racisme et l’antisémitisme en “cause nationale”.
“Depuis 35 ans, on nous refait le coup de manière régulière, quand les socialistes sont en situation difficile. Ils se servent de cet acte politique avec gourmandise, ce qui me met un peu la nausée“, a déclaré Mme Le Pen, interrogée sur BFMTV.
“Cela fait 15 ans que monte dans notre pays un antisémitisme qui est la conséquence de l’imprégnation de populations d’origine étrangère par le fondamentalisme islamiste”, a assuré Mme Le Pen.
L’antisémitisme est lié à l’islam ? “C’est clair. Tous nos compatriotes le savent pertinemment. M. Cukierman (ndlr: le président du Crif) semble faire un parallèle entre FN et charia, je trouve ces propos insultants“, a-t-elle accusé, car pour elle, “s’il y a bien quelqu’un qui a lutté contre le fondamentalisme et la charia depuis quelques années, c’est bien le FN. On n’a pas beaucoup vu le Crif dans ce débat.”
Pour Bernard Cazeneuve aussi, « ce crime (…) n’est pas un simple fait divers. Derrière ce crime, il n’y a pas seulement un acte lâche, crapuleux et antisémite. Derrière ce crime, il y a un mal qui ronge la République et que nous devons combattre à tout prix ».
« Nous devons faire de la lutte contre le racisme et l’antisémitisme une cause nationale en y associant toutes les administrations intéressées (…), les préfectures, les élus, les associations, les représentants des différents cultes », a-t-il affirmé. « La République vous défendra de toutes ses forces parce que, sans vous, elle ne serait plus la République. La République vous protégera toujours contre des actes et des paroles qui portent atteinte au socle même des valeurs qui la fondent », a-t-il assuré.
Les actes et menaces antisémites ont augmenté « de plus de 100% au cours des dix premiers mois de l’année », selon le ministre, qui a notamment pointé le danger des « prêcheurs de haine » prospérant sur internet en raison d’« un sentiment d’impunité qui résulte de l’anonymat sur la toile. »
Ces paroles fortes se veulent une réponse aux demandes de nombreuses associations juives ces derniers jours d’une mobilisation accrue de l’Etat face aux agressions à caractère antisémite.
« Si l’Etat ne fait pas de cette cause nationale une ardente obligation, les juifs partiront en masse et la France tombera entre les mains soit de la charia, soit du Front National », a solennellement prévenu dimanche le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) Roger Cukierman, très applaudi par l’assistance.
Les 500 000 à 600 000 juifs de France forment la première communauté juive d’Europe et la troisième au monde, derrière Israël et les Etats-Unis. Maispour la première fois, la France est devenue en 2013 le premier pays d’émigration vers Israël avec 4 566 migrants, un phénomène dû à une économie française en berne et un climat d’« antisémitisme décomplexé », selon des responsables juifs….