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Les origines de la fête des lumières se trouvent dans la dévotion mariale qui caractérise le catholicisme lyonnais. La ville de Lyon vénère en effet la Vierge Marie depuis le Moyen Âge et s’est mise sous sa protection en 1643, année où le sud de la France était touché par la peste.

En 1852, on achevait à Lyon la reconstruction du clocher de la vieille chapelle de Fourvière (la basilique n’existe pas encore. Au sommet de l’édifice, on avait placé une statue de la Vierge Marie en bronze doré. Le jour de l’inauguration, des feux d’artifice étaient prévus mais ce 8 septembre au matin, un violent orage s’abat sur Lyon et s’installe. Finalement, le ciel se dégage en début de soirée.

“Tout à coup apparaissent à quelques fenêtres inconnues des lignes de feu… La ville s’était embrasée en un instant. Bientôt, il ne restait plus, sur la vaste étendue des quais, des rues, des passages ignorés et des cours invisibles, aucune fenêtre obscure. […] A huit heures, la population entière était dans la rue, […] on chantait des cantiques, on applaudissait, on criait : “Vive Marie ! “

L’événement éphémère d’une nuit devint institution. On prépara avec soin les illuminations de 1853. Quant à celles de 1854, elles furent un triomphe, car elles coïncidaient avec la proclamation par le Pape, à Rome, du dogme de l’Immaculée Conception (article de demain). Depuis, chaque année, le soir du 8 décembre, les Lyonnais illuminent leur ville pour la fête de l’Immaculée Conception.

Cette fête des lumières devint l’enjeu des luttes anticléricales à la fin du XIX° siècle, période durant laquelle les mesures visant à limiter la présence de l’Église catholique dans l’espace public se multipliaient. Ce combat anticlérical sera à son apogée sous le maire Victor Augagneur (1900-1905) qui ira jusqu’à demander la fermeture de la basilique de Fourvière, provoquant la réaction des catholiques qui célèbrent alors avec éclat le cinquantenaire (en 1904) de la proclamation du dogme de l’Immaculée Conception, et en 1905 le centenaire de la réouverture de la chapelle Fourvière.

Devenue moins visible, la fête des lumières reprend de l’éclat à partir de années 1990 quand la ville de Lyon décide de la remettre en avant. De plus en plus populaire, la Fête des Lumières draine désormais chaque année 3 à 4 millions de visiteurs.

L’Église souhaite progressivement redonner son sens religieux à la fête, à partir de 2000 surtout, et en faire une opportunité missionnaire. La fête religieuse s’est étendue aux dimensions de la fête profane, soit trois ou quatre jours, et la procession mariale, de la primatiale Saint-Jean au bord de la Saône à la basilique de Fourvière connaît un engouement nouveau : 5 à 10.000 personnes y participent chaque année, tandis que les Messes se succèdent à Fourvière.

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