En novembre 2013, le président équatorien Rafael Correa était en visite officielle en France. Le 6 novembre 2013, il donna une conférence à la Sorbonne pour décrire le modèle économique en train de se développer dans son pays, en rupture complète avec les dogmes néo-libéraux et les mesures d’austérité imposées par le FMI.
Dans le premier épisode de sa saga « Opération Correa », Pierre Carles tente de percer les mystères du « miracle équatorien » et de comprendre pourquoi la visite officielle et la conférence du président équatorien furent superbement ignorées de la quasi-totalité des médias français.
Économiste de formation, Rafael Correa a étudié en Belgique et aux États-Unis et dirige l’Équateur depuis 2007. Parfaitement francophone, sa conférence à la Sorbonne fut couverte par seulement 2 journaux, « Le Monde diplomatique » et « L’Humanité », quand tout autre Président en visite officielle rameute des dizaines des médias.
Pour tenter ce comprendre ce boycott, voici une phrase prononcée par Rafael Correa lors de sa conférence, lorsqu’il explique comment l’Équateur a procédé pour faire baisser la pauvreté, les inégalités, le chômage et la dette tout en relançant sa croissance : « Nous avons fait exactement le contraire de ce que disait l’économie orthodoxe, de ce que disait le FMI et de ce que, lamentablement, est en train de faire l’Espagne et l’Europe pour affronter la crise avec pour résultat de l’amplifier ».
Dans son film, Pierre Carles part à la découverte d’un homme, pourtant formé à l’économie « traditionnelle » occidentale, qui a décidé de battre en brèche le célèbre « There Is No Alternative » [il n’y a pas d’alternative] à la mondialisation capitaliste et aux mesures d’austérité. Résultats : le taux de chômage de l’Équateur est aujourd’hui de 4 %, sa dette publique représente 21% de son PIB et le taux d’extrême pauvreté est passé de 16,9 % à 8,6 %.
Parmi les questions posées par le film : Pourquoi le Monde Diplomatique, l’un des rares journaux à s’intéresser à Rafael Correa, mais surtout, le journal Français le plus vendu à l’étranger, n’est-il jamais cité dans les revues de presse des grands médias ? Réponse face caméra de Ivan Levaï, alors en charge de la revue de presse de France Inter : « On ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif »…
Existerait-il alors des alternatives sociales, économiques, politiques et humaines au néolibéralisme et aux cures d’austérités ?