L’institut européen du tourisme spatial et une agence de voyages spécialisée représentant de Virgin Galactic veulent créer un parc d’attractions qui proposerait notamment des vols suborbitaux, des vols en ballon stratosphérique, des vols en apesanteur…
Le crash du Space Ship Two de Virgin Galactic fin octobre n’a pas freiné les projets de tourisme spatial. Au contraire. Un projet nourrit l’ambition de faire de la France un pays pionnier dans ce domaine. Imaginez-vous à Disneyland Paris. Sauf que, à la place d’aller faire un tour de Space Moutain, vous avez le choix, comme attraction, d’aller faire un tour dans l’espace à bord d’un vaisseau spatial (200.000 euros le billet), d’aller admirer la terre à 30 kilomètres d’altitude dans la nacelle d’un ballon stratosphérique (la société espagnole Bloon le prévoit en 2016 au prix de 110.000 euros), de découvrir l’apesanteur au cours d’un vol ZERO-G (6.000 euros), voire de monter à bord d’un avion de chasse (1.500 euros).
Tel est l’incroyable projet porté par l’Institut européen du tourisme spatial (IETS), présidé par le général Marc Alban, l’agent du tourisme spatial Jean-Luc Wibaux, représentant de Virgin Galactic en France, et d’autres personnes dont l’identité n’a pas été communiquée. Accompagnés de l’astronaute Jean-François Clervoix, ils ont présenté ce vendredi leur projet devant l’association des journalistes professionnels de l’aéronautique et de l’espace (AJPAE).
“Il faut démocratiser l’accès à l’espace. Ce n’est pas réservé à une élite qui a de l’argent. La meilleure façon de faciliter l’accès au spatial est de créer un parc d’attraction consacré au tourisme spatial”, explique Marc Alban, qui vise une ouverture à l’horizon 2018-2019.
30 euros l’entrée
Accessible à tous au prix de 30 euros l’entrée, ce parc à thème comprendrait une zone grand public proposant un ensemble d’animations et d’attractions, une zone pour la mise en condition des candidats à l’espace, et une zone opérationnelle (ateliers de maintenance, stockage de carburant…). Comme tous les parcs d’attractions, il y aurait des hôtels, des commerces, des restaurants. Le tout devant être accolé à un aéroport (un “astroport”…) dont la piste utilisée serait la même pour le trafic aérien et les vols à sensations comme c’est le cas à Bordeaux d’où décollent déjà les Airbus A300 ZERO-G de Novespace.
A quel endroit ? Rien n’est décidé évidemment. En revanche, les critères le sont : 50 à 60 hectares de terrain disponibles près d’un aéroport, face à la mer pour que les vols suborbitaux ne survolent pas les habitations.
“Tout cela fera l’objet d’une étude”, explique Marc Alban, qui a indiqué avoir présenté le projet aux mairies de Marignane et de Bordeaux. Un avant-projet sommaire est prévu pour être finalisé d’ici avant la fin 2015. L’investissement s’élève à 200 millions d’euros et les porteurs du projet cherchent des investisseurs. “Nous voyons deux types d’investisseurs. Ceux qui seraient intéressés par du marketing et les industriels concernés. Nous cherchons d’autres solutions. Dans notre esprit, nous n’échapperons pas à un partenariat public privé”, a déclaré Marc Alban, qui assure que le projet attire des “contacts très sérieux”.
Airbus va-t-il profiter du crash du Space Ship Two?
Quel est l’impact du crash du Space Ship Two, alors que 700 personnes ont réservé leur billet pour l’espace et que les ventes sont suspendues ?
“Virgin Galactic n’est pas un constructeur, mais un opérateur qui se présente comme la première compagnie astronautique au monde à vendre des billets pour aller dans l’espace. Toutefois, aujourd’hui il n’a rien à vendre”, explique Jean-Luc Wibaux, directeur de l’agence “Un ticket pour l’espace” et représentant de Virgin Galactic en France.
“Le programme de Virgin Galactic a 7 ans de retard. Je connais des gens qui vont annuler leur réservation en raison de ce retard et non pas à cause du crash”, explique Jean-François Clervoix.
Selon Jean-Luc Wibaux, plusieurs solutions sont envisageables. Soit Virgin poursuit l’aventure avec le Space Ship Two mais prend le risque de devoir rembourser un certain nombre de personnes et de ne plus rien vendre, soit il se tourne vers un autre type d’appareil.
Pour Jean-Luc Wibaux, le projet Spaceplane d’Airbus constitue la meilleure solution. “Il faut de l’assurance, de la crédibilité. On va se tourner vers l’appareil le plus certifiable. Il n’y en a qu’un, c’est celui d’Airbus”, assure-t-il. L’étude de faisabilité étant achevée, le projet est en quête d’investisseurs pour passer en phase industrielle.