En février 2012, Sandrine* était victime d’une agression sexuelle commise par un collègue de son compagnon, chez elle, pendant son sommeil. Ce mardi, l’homme été condamné à neuf mois de prison ferme.
« La victime n’a pas la force de comparaître ici », lance l’avocate de la partie civile pour expliquer l’absence de sa cliente à ses côtés. Sandrine porte en elle toute la culpabilité qui peut s’abattre sur les victimes d’agressions sexuelles.
Jamais, le soir du 18 février 2012, cette jeune trentenaire n’aurait imaginé qu’en recevant Ahmed M. collègue de son compagnon Rémi*, elle ferait entrer le drame chez elle. Ce soir-là l’homme de 40 ans, ivre, a abusé d’elle alors qu’elle dormait, son bébé de 5 mois à ses côtés (lire ci-après). Ahmed M. a reconnu les faits très rapidement, lors de sa garde à vue, mais n’a jamais su les expliquer.
« C’est un peu bizarre, votre collègue se couche et deux minutes après vous allez dans la chambre, elle vous plaisait ? », questionne le président du tribunal. « Non, souffle difficilement le prévenu, je ne sais pas ce qui m’a pris. » Divorcé en 2011, le prévenu évoque une certaine solitude, une consommation d’alcool excessive, mais nie avoir fait des allusions sexuelles lors de la soirée comme l’a soutenu le couple. Concernant d’éventuelles déviances, l’expertise menée sur le prévenu a livré « des conclusions ambivalentes » d’après l’avocate de la victime. « Il ne parle pas de déviance sexuelle mais estime qu’il faut suivre de près. » Elle évoque également le traumatisme encore vivace de Sandrine, trois ans après les faits. […]
Le 18 février 2012, Rémi invite Ahmed, un collègue, au domicile qu’il partage avec sa compagne, et leur fille de 5 mois. Sandrine et Ahmed ne se sont jamais vus. Au cours de la soirée, les deux hommes boivent, puis vers minuit décident de sortir. Après quelques verres dans un bar en face de la gare des Tintelleries, ils se font refouler d’une boîte de nuit, puis passent chez Ahmed. Ce dernier raccompagne finalement Rémi chez lui, il est aux environs de 3 h.
Alors que son hôte s’affale sur le canapé et s’endort presque instantanément, Ahmed se rend dans la chambre où dort Sandrine avec son bébé de 5 mois. Là, il se livre alors à une pénétration digitale sur Sandrine, vaginale, puis anale. La jeune femme se réveille en sursaut et voyant Ahmed lui faire face hurle pour appeler son compagnon à l’aide. Son appel reste sans réponse. Elle cours vers le salon et c’est d’un coup de genou asséné au visage de Rémi qu’elle réussit à le réveiller. Ahmed, lui, prend la fuite. Il sera interpellé le jour suivant.
*Ces prénoms ont été modifiés
