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Les “noëls” sont de petites pièces populaires, écrites en vers, entre chant, chant religieux, cantique ou cantique spirituel. Elles mettent  généralement en scène les personnages de la Nativité. Ces compositions nous sont majoritairement connues par des recueils, manuscrits ou imprimés. Ils sont généralement écrits en français mais aussi en patois savoyard, poitevin, provençal…

On voit apparaître au Ve siècle les premiers hymnes en latin en l’honneur de la Nativité et l’on ne commence à composer des chants profanes sur le thème de Noël vers le IXe siècle.

Guillô, Pran Ton Tamborin, noël bourguignon du XVIIIe

Dès le XIIe siècle certains chants se sont pratiquement transformés en comédie musicale qu’on appelait « Ludus » c’est-à-dire un « Jeu », puisqu’on y jouait, sur les parvis des églises, en chantant, les rôles des principaux personnages qui évoluaient autour de la crèche : Marie, Joseph, les bergers, les anges, les Mages, le roi Hérode…

Si nous n’avons conservé la trace que d’un faible nombre de noëls du Moyen Age, on sait cependant que ces noëls étaient utilisés pour les messes de minuit depuis le Moyen-Age.

Les XVe et XVIe siècles ont ainsi connu un grand foisonnement de chants de Noël profanes, certains accompagnés de musique, qui se sont diffusés à travers toute la France, grâce à la tradition orale mais aussi par la publication de nombreux recueils. Ces collections de noëls possèdent leur caractère propre au terroir où ils ont été composés, se conformant au caractère, aux usages et au tour d’esprit des habitants de ces régions.

Au cours du XVIIe siècle, ces noëls, qui circulaient surtout dans les milieux populaires, se retrouvent soudain dans la haute société, contribuant à leur diffusion dans l’ensemble de la société. A cette même époque, les organistes se mirent à les utiliser comme bases pour des improvisations prolongées, occupant ainsi le temps qu’il restait avant minuit. Ces Noëls instrumentaux évitaient un problème : le vieillissement des textes qui dataient pour la plupart du XVIe siècle.

Tous les bourgeois de Chastres, noël du XVIe siècle,  adaptation à l’orgue du XVIIIe siècle (écoutez aussi cette version chantée)

Enfin, pour moderniser les textes au XVIIIe siècle, il s’est trouvé un poète-abbé, vivant à Paris, qui s’appelait Joseph-Simon Pellegrin. Ses noëls ont connu une grande vogue en Nouvelle-France. Il y était en effet reconnu comme l’ennemi personnel de Voltaire, ce qui donnait à ses œuvres une carte d’entrée dans les bibliothèques des communautés religieuses. Et c’est grâce à elles qu’on chante encore ces airs dans le Québec du XXIe siècle tandis qu’ils ont quasiment disparu en France. Actuellement les noëls subsistent dans quelques versions célèbres chantées (peu nombreuses) et surtout dans leur version musicale (principalement à l’orgue).

Les chœurs angéliques, noël ancien (paroles ici)

 Sources :

 

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