Mohammed est absent. Sans doute retourné en Algérie où il a la garde de ses deux enfants et de ses jeunes neveux et nièces. Personne ne le sait vraiment. Cette audience le concerne pourtant fortement. Personne. Pas d’ami. Pas d’avocat. La salle est désespérément vide ce vendredi après-midi. La présidente Cellier égrène malgré tout la désagréable prévention reprochée à cet homme de 54 ans. Sordide et immonde.
A l’appui, pour enfoncer le clou dans la mocheté, des clichés photographiques ignobles. Inimaginables et répugnants pour des personnes non averties. Car, en octobre dernier, lors de sa dernière incursion en France, Mohammed est trouvé porteur d’un sac contenant des clés USB. Décortiqués, les fichiers parlent d’eux-même aux enquêteurs. En garde à vue, il reconnaît qu’ils sont bien à lui mais parle simplement de stimuli sexuels, d’erreur de téléchargements, d’ignorance des lois françaises. « Je ne savais pas que c’était interdit. Je pensais être quand même dans un pays libre. »
La présidente passe rapidement la parole au procureur Chemin. « Une banalisation extrême d’un discours invariablement identique. Toujours la même perversion pour ces prédateurs. Une pédopornographie violente, traumatisante et sans limite. Et au bout de ce réseau : des petits enfants. Très petits même dans cette affaire. Ce type est réellement dangereux comme le souligne l’expertise psychiatrique. »
Le tribunal, après un court délibéré le condamnera par défaut à 6 mois de prison avec sursis.
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