A l’Agirc-Arrco, organismes de retraite complémentaire des cadres et des salariés, les coûts de gestion sont 20 % supérieurs à ceux du régime général de la Sécu. A l’Agirc-Arrco, organismes de retraite complémentaire des cadres et des salariés, les coûts de gestion sont 20 % supérieurs à ceux du régime général de la Sécu.
Un rapport de la Cour des comptes, qui sera publié jeudi, sonne l’alarme concernant les retraites complémentaires du privé et préconise un allongement de deux ans de la durée du travail.
Le régime de retraite complémentaire des cadres, l’Agirc, en possible cessation de paiement d’ici fin 2017, c’est-à-dire demain. Celui des non-cadres, l’Arcco, lui aussi menacé à brève échéance… Voilà deux des constats chocs que la Cour des comptes s’apprête à dresser, jeudi, dans un rapport public thématique, qu’elle a pour la première fois décidé de consacrer à l’avenir des retraites complémentaires des salariés du privé*.
Les enjeux sont colossaux.
Après dix années de bonne santé financière, les déficits s’accumulent tant depuis 2009 qu’à court terme, quel que soit le scénario retenu, « l’épuisement des réserves à échéance rapprochée » semble inéluctable. Pour les 18 millions de salariés concernés (Arcco) et, surtout, 4 millions de cadres, cette prédiction est d’autant plus inquiétante que la part complémentaire de leur pension avoisine souvent 30 %, 50 %, voire davantage de leur retraite globale…
Non seulement, estime la Cour dans ce rapport confidentiel que « le Parisien – Aujourd’hui en France » s’est procuré, il faut prendre des mesures d’urgence (notamment en demandant un nouvel effort aux cadres et en réformant la gestion des caisses), mais cela n’y suffira pas. Les magistrats de la rue Cambon font aussi allègrement sauter le verrou symbolique d’un nouveau recul de l’âge du départ à la retraite.
C’est écrit noir sur blanc : la Cour envisage comme solution un recul de l’âge moyen de départ à la retraite de deux années, obtenu — comme cela est précisé en note de bas — « par un recul d’autant des âges légaux de départ à la retraite ». Autrement dit, celui-ci étant fixé actuellement à 62 ans, il faudrait alors travailler jusqu’à 64 ans pour pouvoir déclencher sa retraite complémentaire.
Une piste de réflexion qui réjouira le Medef, mais irritera fortement les syndicats. D’autant plus que ceux-ci (pas naïfs !) pourraient y voir un cheval de Troie annonciateur d’une pareille tentative de réforme concernant le régime de base…
Un nouveau directeur à la tête de l’Agirc-Arrco
Ces dernières semaines, patronat et syndicats ont entamé de nouvelles discussions paritaires, en vue de parvenir à un accord sur l’Agirc-Arrco avant juin 2015. Quand on voit les piétinements actuels sur un autre chantier, celui du dialogue social, d’aucuns s’interrogent sur la capacité des partenaires sociaux à mener — vite — une négociation aussi essentielle. Jeudi, le conseil d’administration de l’Agirc-Arrco a en tout cas nommé un nouveau directeur, François-Xavier Selleret, qui sera à pied d’oeuvre fin janvier.
* « Garantir l’avenir des retraites complémentaires des salariés (Agirc et Arrco) », rapport public thématique de la Cour des comptes, décembre 2014.
(Merci à BA)